La géothermie bientôt abordable au Québec ?
Rédacteur - MétéoMédia
Mercredi 2 novembre 2016 à 17 h 17 - Polytechnique Montréal a inauguré mardi un outil de recherche unique au monde, qui pourrait rendre abordables le chauffage et la climatisation géothermiques.
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L'utilisation de la géothermie a souvent mauvaise presse en raison de son coût très élevé. Mais voic qu'une unité de recherche de Plytechnique Montréal lance un nouveau laboratoire muni d,un système géothermique moins couteux. Ce laboratoire, emménagé à Varennes en Montérégie et piloté depuis l'École Polytechnique, étudiera la technologie géothermique du puits à colonne permanente (PCP). L'étude vise à évaluer l'efficacité de cette technologie dans les besoins en chauffage et climatisation d'un bâtiment d'une dizaine d'étages. Ce procédé s’annonce plus efficace et «de deux à cinq fois moins cher» à construire que la géothermie en boucle fermée, qui représente actuellement 90 % des installations actuelles au Canada.
Le PCP consiste à pomper l’eau souterraine chauffée par les roches à environ 300 mètres de profondeur et à l'amener jusqu'à la surface où la chaleur est alors acheminée vers le bâtiment pour y faire monter la température. À l’inverse pour climatiser en été, la chaleur de l'édifice est conduite vers le PCP puis rejetée dans le sol. La géothermie en boucle fermée nécessite quant à elle de creuser plus profondément, et par conséquent d'augmenter les coûts d’installation.
Les sous-sols québécois, un véritable défi
Trente mille bâtiments sont déjà équipés de PCP dans le nord-est des États-Unis, mais jusqu’ici la composition des sols et la rudesse des hivers québécois empêchaient l'installation de telles infrastructures dans la province : au Québec, la roche contient davantage de minéraux qu’au nord-est des États-Unis, ces minéraux sont plus susceptibles de boucher les tuyaux. Un des défis majeurs de l’expérience sera donc la filtration de l’eau.
Avec les futures données issues de cet outil de recherche, l’équipe de chercheurs guidée par l’ingénieur-géologue Philippe Pasquier espère «réduire significativement la consommation d’énergie dévolue au chauffage et à la climatisation», estimée à plus de la moitié de la consommation électrique des logements au Québec.
Sources : Polytechnique Montréal | Métro