Des milliers de maisons encore contaminées au radon
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Mercredi 2 novembre 2016 à 11 h 17 - Environ 70 % des Canadiens qui vivent dans des résidences contaminées au radon n’ont pas pris de mesures afin de contrer les effets néfastes de ce gaz radioactif toxique sur leur santé, et ce, même si sa concentration est toujours critique dans leur résidence. L’ignorance et les coûts pour corriger le problème sont au cœur de cet enjeu de santé publique.
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Ce constat inquiétant découle du suivi de la première Enquête pancanadienne sur les concentrations de radon dans les habitations, effectuée par Santé Canada, auprès de 14 000 habitations de 2009 à 2011.
Cette vaste étude avait permis de constater qu’environ 7 % des Canadiens vivent dans des résidences où la concentration de radon est supérieure aux lignes directrices actuelles de Santé Canada, soit 200 becquerels par mètre cube (Bq/m3).
Les enquêteurs ont récemment questionné les participants dont les maisons présentaient des concentrations dangereuses de radon. Résultat, moins de 30 % des répondants ont pris des mesures.
Le radon en bref
- Au Canada, responsable de 16 % des cas de cancer du poumon.
- Concentrations de radon trop élevées dans 7 % des résidences.
- Le radon est incolore et inodore.
« Les raisons le plus souvent citées pour ne pas atténuer les concentrations de radon étaient les coûts perçus et la croyance que les concentrations de radon n'étaient pas particulièrement élevées », précise Kelley Bush, chef de l'éducation et de la sensibilisation du radon à Santé Canada.
Le radon : pire en hiver
Le radon est un résultat naturel de la désintégration de l'uranium contenu dans le sol. Il réussit à s’infiltrer dans les résidences par des chemins comme des fissures. Il est produit tout au long de l’année, mais sa concentration sera plus importante en hiver étant donné que les propriétaires ferment les fenêtres afin de garder la chaleur de la résidence. Cliquez ici pour consulter notre reportage complet.
De 2000 $ à 3000 $ pour corriger le problème
Un test de détection du radon est disponible sur le marché à un coût variant entre 30 $ et 60 $. Lorsque les résultats du test révèlent une concentration trop élevée, la méthode d'atténuation la plus couramment utilisée et la plus efficace est la dépressurisation active du sol (DAS).
Un spécialiste perce un trou dans le plancher du sous-sol et y installe un tuyau avec un petit ventilateur. Cette mesure peut coûter de 2 000 $ à 3 000 $.
À la lumière des résultats, on peut se demander si les coûts s’avèrent être un frein pour les personnes aux prises avec la problématique. L'Association canadienne du droit de l'environnement revendique donc un crédit d'impôt pour l'atténuation du radon au gouvernement fédéral.
« Un crédit d'impôt fédéral constitue la prochaine étape logique de l'impressionnant programme national sur le radon du Canada. Cela enverra un signal fort aux Canadiens d'accorder plus d'importance à cette question et contribuera à rendre l'atténuation du radon plus abordable. » a déclaré Kathleen Cooper, chercheuse principale à l'Association canadienne du droit de l'environnement.
Source : Association pulmonaire de l'Ontario