Été des Indiens : un de perdu, un autre de trouvé ?

Vendredi 5 octobre 2018 à 19 h 12 - La douceur fera une tentative en début de semaine prochaine pour repousser le temps frais. Pas d'été des Indiens malheureusement, qui nous file techniquement sous les doigts pour une seule journée (il faut trois jours consécutifs de températures élevées pour en qualifier un). Et après ?

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Le concept de l’été des Indiens est une période de temps doux qui survient après le premier gel d'automne, en octobre et en novembre. Les températures doivent être nettement au-dessus des normales pendant au moins trois jours, avec moins de 5 mm de pluie par jour. 

Jusqu’à maintenant, le premier gel a été enregistré dans plusieurs régions, sauf l’extrême sud de la province (Gatineau, Montréal). Sherbrooke l'a atteint de justesse vendredi matin (0,0 °C), deux semaines après la moyenne locale.

Mardi et mercredi prochains, le sud du Québec verra passer une dépression qui apportera avec elle une montée des températures. Ces deux jours-ci, les températures dépasseront 18 °C dans le sud jusqu'à Québec, ce qui entre dans les conditions définies pour un été des Indiens. Un humidex jusqu'à 30 sera aussi de la partie.

C'est bien, mais pas assez durable : alors que certains modèles indiquaient cette semaine que le front chaud de la dépression pouvait monter plus au nord, et faire durer cette douceur un troisième jour, tous s'accordent désormais à déterminer que le départ de la dépression jeudi 10 octobre fera revenir le mercure dans les normales.

Des chances de connaître un véritable été des Indiens ce mois-ci ?

Ces chances sont très faibles. En effet, le coeur du froid qui est emprisonné depuis des semaines dans l'ouest du Canada (avec plus de 30 cm de neige à Calgary et aux alentours en point d'orgue le 2 octobre) devrait se déplacer en fin de semaine prochaine jusqu'au Québec : du 13 au 20 octobre, la province devrait se retrouver dans un régime de temps frais, voire froid, selon où vous placez le curseur.

Les jours suivants, jusqu'à la fin du mois, seules les potentielles dépressions seront capables de faire remonter le mercure, et ce trop brièvement pour générer un été des Indiens. Pourtant, les « exigences » pour ce dernier décroissent à mesure que l'on avance dans l'automne : début novembre, il suffit de trois jours consécutifs à 15 °C.

Montréal, un cas d’exception 

Il faut dire cependant que certains effets locaux peuvent altérer les critères officiels, dont à Montréal, la forte présence de béton et d’asphalte engendre un réchauffement atmosphérique à retardement le soir et la nuit. 

De 1971 à 2000, la métropole a connu un été des Indiens lorsque le premier gel a eu lieu avant le 7 octobre (la moyenne du premier gel est le 12 octobre). À l’opposée, le gel hâtif augmente fortement les chances d’avoir un été des Indiens pour un secteur. 

Dans le sud du Québec, la ville où le premier gel survient le plus tôt dans la saison est Sherbrooke (17 septembre). Résultat, l’Estrie est souvent la capitale québécoise de l’été des Indiens. De 2003 à 2015, Sherbrooke a enregistré plus de 10 étés des Indiens. 

Le saviez-vous? 

• Au Québec, les Indiens nomades changeaient de champs durant cette période pour remonter vers les territoires de chasse plus éloignés en forêt (Abitibi, Haute-Mauricie, Côte-Nord). 
• Ce phénomène aléatoire peut se produire dans toutes les régions de l’hémisphère Nord, mais un automne sans été des Indiens est également possible. En 2009 et 2010, aucune série de trois jours avec des températures au-dessus des normales n’a été enregistrée au Québec. 
• Il est possible que deux étés des Indiens surviennent dans une région. Ce fut le cas en 2008, à Ottawa et Sherbrooke. 
• À Montréal et à Québec, l'été des Indiens se produit le plus souvent autour du 10 octobre. 

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Quelle est l’origine de l’expression « Été des Indiens » ?

Il est généralement admis que l'expression tire son origine du fait que les Amérindiens profitaient de cette période pour terminer leurs récoltes, faire leurs provisions et préparer leurs quartiers d'hiver. 

Comme ils chassaient jusqu'à l'apparition des grands froids, l'arrivée d'une période clémente durant l'automne leur assurait un ravitaillement supplémentaire. 

Une autre légende veut que ce soit une période dont profitaient les Amérindiens nomades pour quitter les campements d’été vers les campements d’hiver.

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