Vous devez voir ce patron météo pour le croire
Mercredi 3 octobre 2018 à 15 h 47 - Un blocage atmosphérique particulièrement solide persiste depuis des semaines au-dessus du Canada, ce qui donne deux réalités complètement différentes, que l'on vive dans l'est ou dans l'ouest du pays.
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Le mois de septembre est entré dans les 10 plus chauds de l'histoire dans le sud du Québec. Pendant ce temps, les gels s'enchaînaient dans l'ouest, particulièrement en Alberta : il n'avait plus fait aussi froid à Calgary sur l'ensemble du mois depuis 1985, quand Yellowknife a connu son mois de septembre le plus froid jamais enregistré. Tant mieux pour le Québec, qui couve par exemple une cuvée de vin exceptionnelle.
La neige a ainsi fait une entrée fracassante dans les plaines à l'est des Rocheuses depuis quelques jours, et particulièrement le 2 octobre, où plus de 30 cm de flocons sont tombés dans le sud de l'Alberta.
Couverture neigeuse, le 3 octobre. Source : NOAA
Un véritable évènement, puisque la dernière fois que l'on avait enregistré autant de chute de neige au début de ce mois remonte à 1914 ! Pas de chance, un des effets de cette couverture blanche est de réfléchir l'énergie du soleil, ce que l'on nomme albedo. En somme, une grande partie de la chaleur envoyée par l'astre a été renvoyée, ce qui a laissé encore plus de place au froid pour s'installer fermement.
Du côté Atlantique, l'été a laissé un héritage qui joue encore un rôle : l'eau de l'océan est plus chaude qu'à l'accoutumée, et se maintient encore à des valeurs élevées.
« Cette situation alimente l'anticyclone des Bermudes, analyse Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia. La température de l'eau réchauffe l'air situé au-dessus et crée un effet "bulle de chaleur". Non seulement les températures sont plus élevées que d'habitude, mais en plus les dépressions nous évitent en contournant cette bulle. » Forcément, nous avons nettement moins entendu parler de neige dans nos contrées.
Couverture neigeuse, le 3 octobre. Source : NOAA
Pour résumer, le chaud alimente le chaud, tandis que le froid alimente le froid.
Ce type de division à l'échelle d'un pays grand comme un continent comme le Canada arrive. Mais la durée de cet écart est très surprenante, et ne s'arrêtera pas de sitôt, au contraire. La prévision de la semaine de l'Action de grâces montre qu'un écart très intense et rare des températures se prépare, cette fois chez nos voisins américains. Le sud de l'Ontario devrait en profiter, avec des records d'humidex en ligne de mire.
Le Québec est victime de son premier blizzard ce jeudi.
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