Et si on gelait artificiellement l’Arctique ?
Rédacteur - MétéoMédia
Mardi 14 février 2017 à 17 h 11 - Alors que les températures ont été 30 °C au-dessus des normales au pôle Nord le week-end dernier, des chercheurs américains ont établi un plan fou et dispendieux (650 milliards CAD !) pour lutter contre la fonte de la banquise. Explications.
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On le sait, la calotte glaciaire arctique fond à une vitesse vertigineuse. En 2016, l’Arctique a battu tous ses records mensuels de chaleur depuis les premiers relevés en 1900. Résultat : la banquise polaire a perdu près de 2 millions de km2 de surface gelée par rapport à la moyenne entre 1981 et 2010. C’est plus que la superficie du Québec.
La couverture de glace épaisse, généralement plus ancienne, est en train de disparaître :
Finally, assessing the loss of thicker (generally older) sea ice over the satellite era in January (ice < 1.5 m masked black for emphasis): pic.twitter.com/xkuNuJBAC5
— Zack Labe (@ZLabe) 6 février 2017
Devant ce constat alarmant, une équipe de l’université d’Arizona a présenté le 24 janvier dans la revue Earth’s Future un plan de sauvegarde très ambitieux : il s’agirait d’installer dix millions de pompes alimentées par des éoliennes pour transporter l’eau des profondeurs, plus froide, à la surface de la banquise. Cette eau déjà froide gèlerait plus rapidement et permettrait de stopper la fonte des glaces, voire d’augmenter la surface gelée. L’ensemble de ces pompes, placées sur des bouées flottantes, devrait être déployé sur 10 % du continent gelé.
En ce qui concerne le budget, les scientifiques estiment qu’il en coûterait 65 milliards CAD par an, si l’infrastructure est maintenue pendant dix ans. Dans le cas où la totalité de l’océan arctique serait équipée en pompes, ce sont 650 milliards CAD par an qu’il faudrait mettre sur la table. Le coût est astronomique, mais l’équilibre climatique a-t-il un prix ?
« Alors que le climat de la planète a changé, l’étendue des glaces sur la mer arctique a dramatiquement diminué. Il est possible qu’en fin d’été, on y voie la disparition de toute glace pour la décennie 2030, constatent les chercheurs. Il est improbable que les émissions de CO2 et les températures moyennes puissent être diminuées à temps pour empêcher cette perte. Restaurer la glace marine de manière artificielle est donc impératif. »
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Sources : Le Monde | Earth's Future | TWN