Tchernobyl se pare d'un dôme à 3 milliards

Mercredi 30 novembre 2016 à 15 h 42 - Une toiture de 36 000 tonnes a été inaugurée mardi sur le site de la centrale nucléaire en Ukraine, qui était à l’origine, il y a trente ans, du plus terrible accident nucléaire de l’histoire.

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Tchernobyl dispose de son nouveau sarcophage. Le réacteur 4 détruit en 1986 pourra enfin être démantelé en sécurité, à l’aide de cette structure hors-norme : 108 mètres de haut et 162 mètres de long, pour 36 000 tonnes, dont 25 000 tonnes d’acier. Soit l’équivalent de trois tours Eiffel et demie. 

Il s’agit, selon la coentreprise des géants français de la construction Vinci et Bouygues nommée Novarka, de la plus grande structure mobile en métal au monde. 

Le dôme géant est plus haut que la Statue de la liberté, soit l'équivalent d'un immeuble de trente étages. Crédit : Novarka.

Démanteler, enfin, les restes toxiques 

Le dôme a été assemblé à 300 mètres du réacteur afin d'éloigner le plus possible les ouvriers de la source primaire de radiation. Il a fallu quinze jours pour faire glisser la structure jusqu'à sa destination finale.

New timelapse video of #Chernobyl arch sliding: New Safe Confinement was moved over a distance of 327 metres to its final resting place. pic.twitter.com/l4BEjKZTwa

— The EBRD (@EBRD) 29 novembre 2016

Cette cloche de confinement doit assurer la sécurité du site pour les cent ans à venir. Elle a été installée au-dessus du sarcophage qui fut construit dans l’urgence après l’explosion du réacteur 4, le 26 avril 1986. La durée de vie de cette structure s’est finalement révélée plus courte que les 20 à 30 ans prévus. Dès 1999, des premiers travaux de renforcement avaient déjà dû être menés. 

Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, ce nouveau dôme a été conçu pour résister à des conditions extrêmes, comme des températures comprises entre -43 °C et +45 °C, des tornades de catégorie 3 qui impliquent des vents de 250 à 330 km/h ou encore à des séismes de magnitude 7 sur l'échelle de Richter.

L’arche servira à contenir les effets de la grande quantité de matériaux radioactifs toujours présents à l’intérieur du site, et à créer des conditions sécuritaires pour le futur démantèlement. 

Le Canada parmi les financeurs du projet

Le projet pharaonique a coûté près de trois milliards de dollars financés en partie par le Compte pour la sûreté nucléaire, un fonds créé en 1993 par le G7. 

Une fois en place, l’enceinte ne sera opérationnelle que fin 2017, le temps d’installer divers équipements.

Sources : Novarka | Sciences et Avenir | Le Figaro