L'Islande fait ses derniers aurevoirs à Okjökull

En ce dimanche, l’Islande dévoile une plaque commémorative en mémoire de son premier glacier à perdre son statut.


C’est sur les coups de 10 h, heure de l’Est, que la plaque commémorative sera inaugurée. Pour l’occasion, la première ministre islandaise, Katrin Jakobsdottir, ainsi que l’ancienne commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Mary Robinson, seront présentes sur le site du glacier Okjökull, décimé par le réchauffement planétaire.

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Courtoisie : Grétar Thorvaldsson/Málmsteypan Hella

La plaque, intitulée « Une lettre pour l’avenir », se veut un message pour les générations futures. Elle a pour but de eur laisser un message et sensibiliser la planète entière sur les conséquences de nos agissements sur l’environnement. Voici une traduction libre du texte qui y est inscrit, originalement écrit par Andri Snaer Magnason en islandais et en anglais :

« Ok est le premier glacier islandais à perdre son statut de glacier. Au cours des 200 prochaines années, nous prévoyons que tous nos glaciers vont suivre ce chemin. Cette plaque a pour but de reconnaître que nous savons ce qui se déroule et ce qu’on doit faire. Seulement vous saurez si nous avons réussi. »

Au bas de la plaque est également inscrit la quantité record de CO2 présente dans l’atmosphère en mai dernier. Ainsi, les générations futures pourront comparer si oui ou non, l’Homme a réussi à réparer ses erreurs du passé.

Selon Magnason, le fait d’écrire cette lettre dans du cuivre plutôt que sur du papier démontre l’ampleur de la situation. En effet, il a mentionné, en entrevue avec la BBC, qu’il faut commencer à penser que des individus vont lire la plaque dans 300 ans, voire plus.

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Okjökull, membre d’une longue succession…

En 2014, le géologue Oddur Sigurdsson a annoncé publiquement le décès du glacier. Lors de sa mort officielle, il restait seulement 0,7 km2 de la superficie totale des glaces d’Okjökull, alors qu’en 1890, cette donnée s’élevait à 16 km2.

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Okjökull, 14 septembre 1986. Courtoisie : NASA Earth Observatory

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Okjökull, 01 août 2019. Courtoisie : NASA Earth Observatory

La seconde photographie est surprenante. Pratiquement la totalité des glaces ont disparu et même les petites étendues d’eau se sont asséchées. La date de la prise de la photo, le 1er août dernier, coïncide avec le moment où la canicule historique qu’a vécu l’Europe en juillet s’est invitée au Groenland et dans les pays nordiques.

L’Islande est recouvert à 10 % de glace. Okjökull fait partie d’un réseau de huit groupes de glaciers à travers le pays. Ils sont tous susceptibles de fondre et perdre leur statut eux aussi. Ceci dit, le glacier Ok n’est pas le premier islandais à perdre son statut, mais il est le tout premier à recevoir une cérémonie en son honneur. Un glacier n’est plus considéré ainsi lorsque sa couche de glace se retrouve en-deça de 40 à 50 mètres, ce qui le rend « immobile ».

Une date significative

Bien qu’à première vue, la date du 18 août 2019 semble anodine, la toute première commémoration pour un glacier défunt survient alors que la NOAA vient tout juste de confirmer que juillet 2019 est le mois le plus chaud jamais enregistré sur la planète, depuis la compilation des données météo. Les conséquences de ces températures élevées sont multiples, surtout aux pôles. Les glaces du Groenland fondent à un rythme jamais observé auparavant et des orages ont même commencé à éclater au-delà du 85e parallèle, un phénomène que très rarement observé.


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