Un été enflammé : des feux de forêt sans précédent

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Au cours de l’été 2019, les températures anormalement élevées ont été la cause de plusieurs feux de forêt : aucun continent n’a été épargné, sauf l’Antarctique.

La Bolivie et le Paraguay gravement affectés

Les feux de forêt font rage partout sur la planète cet été et la situation est grave. Les médias du monde entier rapportent les incendies qui font rage en Amazonie, mais le Brésil n’est pas le seul endroit où le feu ravage des centaines de milliers d’hectares de bois. Au Paraguay et en Bolivie, les autorités tentent de maitriser les foyers qui sont, selon ce que rapporte le gouvernement, hors de contrôle.

Seulement en Bolivie, ce sont plus de 650 000 hectares de forêt partie en fumée. En ce qui concerne le Paraguay, les données officielles quant aux ravages des incendies ne sont pas encore connues. Selon les experts en météorologie et en changements climatiques sud-américains, il est difficile de tirer des conclusions quant à une éventuelle

Le Québec peut et doit aider !

Au Québec, le gouvernement se dit prêt à aider les pays d’Amérique du Sud, en particulier le Brésil, à lutter contre les incendies. Les élus québécois sont confiants que l’expertise de chez nous en matière de lutte contre les feux de forêt


L’Arctique perd ses glaces et brûle

Depuis la fin juin, plus de 100 feux ont été enregistrés dans l’Arctique par l’agence Copernicus. Ils ont émis plus de 50 mégatonnes de dioxyde de carbone au mois de juin seulement. En juillet, ces feux ont continué de ravager plusieurs régions, ce qui en fait de loin ceux avec la plus longue durée de vie jamais survenue dans l’Arctique. On parle, au mois de juillet, de 79 mégatonnes de CO2 qui ont été relâchées dans l’atmosphère.

Cela fait donc plus de onze semaines que ces feux ravagent les régions de l’Arctique et en cette première moitié du mois d’août, on parle déjà de 38 mégatonnes de dioxyde de carbone relâchées dans l’atmosphère. Parmi ces feux, ceux en Sibérie ont pris des proportions énormes. Plusieurs États ont dû déclarer l’état d’urgence. La fumée s’est étendue sur des millions de kilomètres, une superficie encore plus grande que celle de l’Europe. L’Alaska et le Groenland ont connu aussi d’importants feux.

La situation au Canada

Le Canada, tout comme la Sibérie, est reconnu comme étant un pays aux vastes étendues de forêt boréale.

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La forêt boréale du Canada est le fruit de centaines d’années d’évolution et de régénération. Ainsi, tout le CO2 absorbé au fil du temps par les arbres se retrouve dans les sols. C’est pourquoi ils sont considérés comme des « puits de carbone » ; ils absorbent 30 % à 40 % du carbone terrestre. Lors d’incendies, le CO2 reste dans les matières organiques et n’est pas relâché dans l’atmosphère. Le problème réside dans le fait qu’en brûlant, la forêt se rajeunit. Une récente étude publiée dans la revue Nature dévoile qu’une forêt plus jeune est plus susceptible de relâcher ce CO2 « souterrain ». Alors que l’intensité des feux au Canada s’intensifie, autant en termes de chaleur que de superficie, la forêt boréale pourrait émettre davantage de CO2 qu’elle n’en absorbe.

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Un été calme chez nous

Au Québec, mais aussi au Canada, cette année a été plus tranquille que la moyenne. En effet, on dénombre plus de 3 600 feux contre une moyenne de 5 000. C'est tout de même 1 802 591 hectares qui ont été affectés en date du 14 août contre une moyenne de 2 183 600 d’après les données d’environnement Canada. Au Québec, 264 incendies ont été enregistrés alors qu’en moyenne, on en compte 410 à ce moment-ci de l’année. 5 771 hectares ont été affectés contre une moyenne de 36 863 à la même date.

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Les feux après la canicule en Europe

Toujours d’après les données de Copernicus, l’Europe, qui a connu une chaleur historique cet été, a enregistré plus de 16 000 feux depuis le début de l’année dévastant plus de 30 hectares, ce qui représente quatre fois la normale des dernières décennies. Des feux historiques touchent les îles Canaries depuis le 10 août. Les autorités ont évacué plus de 9 000 personnes.

Douze États américains en flammes

Aux États-Unis, ce sont plus de 31 000 feux qui ont été enregistrés, ce qui est beaucoup moins qu’en 2018 où plus de 41 000 incendies avaient éclaté au cours de la même période. La normale est de 43 000. Plus 3 791 000 hectares ont brûlé contre une normale de 5 000 000.

Selon le National Interagency Fire Center des États-Unis, douze États sont aux prises avec des feux de forêt en cette fin d’août. Au total, ce sont 48 incendies qui font rage et l’État le plus touché est le plus nordique : l’Alaska. En effet, huit feux y brûlent alors que le Texas en compte sept, l’Arizona et l’Idaho sont à huit. Suivent le Montana, l’Utah, l’Oregon, Washington, le Nouveau-Mexique, la Californie, l’Oklahoma et le Wyoming.

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Source : https://fire.ak.blm.gov

L’hémisphère Sud n’est pas épargné

Le continent africain n’est pas épargné par ces incendies : des feux se sont manifestés du nord jusqu’au sud.

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Source: Copernicus - Feux actifs ce 21 août

De l’autre côté de l’Atlantique, la forêt amazonienne brûle à un rythme sans précédent. Selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE), les flammes prennent une ampleur jamais vue depuis le début de leurs observations, en 2013.

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