La météo a sculpté le paysage de ces villes québécoises

Les Québécoises et Québécois peuvent se considérer chanceux : la province n’est pas un endroit où les catastrophes naturelles intenses peuvent survenir de façon récurrente. Il reste tout de même que plusieurs municipalités et régions doivent composer avec une météo particulière. Pleins feux sur ces villes sculptées par les conditions météorologiques.


FERMONT, CÔTE-NORD

fermooont

Courtoisie : Google Maps

La ville de Fermont, sur la Côte-Nord, est probablement celle dont le rythme de vie de ses quelque 2 500 habitants est le plus influencé par la météo. Là-bas, les vents dominants en provenance du nord contribuent à refroidir la municipalité déjà aux prises avec un climat plus froid qu’au sud du Québec. Ainsi, afin de permettre aux Fermontoises et Fermontois d’éviter ces températures glaciales (minimums moyens de -28,4 °C en janvier) et pour bloquer les vents, les architectes Maurice Desnoyers et Norbert Schoenauer ont dessiné et construit une structure fascinante : « Le Mur ».

Aussi appelé « Le Mur Écran » ou la « place Daviault », il a été construit dans les années 1970 et mesure 1,3 km de long. La majorité de la structure est haute de 20 mètres, avec certaines parties qui s’élèvent à environ 50 mètres. Tout se trouve à l’intérieur du Mur : plus de 340 logements, une épicerie, une piscine, un aréna, des services scolaires et municipaux. Des passerelles permettent de se promener à l’intérieur du Mur et la température y est contrôlée. Seulement trois autres édifices du genre ont été construits à travers le monde : en Russie et en Suède.

ÎLES DE LA MADELEINE, GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE

idlm

Courtoisie : Google Maps

On ne peut passer à côté de cet archipel paradisiaque situé en plein coeur du golfe du Saint-Laurent : les îles de la Madeleine. Contrairement à Fermont, il est difficile de mettre le doigt sur une construction bâtie en fonction de la météo. Par contre, le paysage y est en constante transformation, notamment en raison des vents et des vagues qui contribuent à éroder les berges. Des grottes et crevasses se forment et se détruisent constamment au gré des saisons. Les dunes vivent le même sort, si bien que lors d’une tempête de neige à l’hiver 2019, une de ces petites collines de sable a complètement été rasée par le vent.

Parlant d’hiver, les îles de la Madeleine vivent un phénomène que peu de villes québécoises observent. En raison de sa petite superficie, lors de tempête de neige, les vents dictent l’allure du paysage après les précipitations. En effet, si l’archipel reçoit en moyenne 60 cm en janvier, seulement sept restent au sol. Comme quoi l’intensité de la tempête n’est pas représentative du paysage qui suivra !

Le contenu continue ci-dessous

SAINTE-MARTHE-SUR-LE-LAC, LAURENTIDES

smsll

Courtoisie : Google Maps

En plus des tempêtes hivernales, le Québec doit composer avec les inondations printanières. Au cours des dernières années, le phénomène a multiplié le nombre de sinistrés, poussant le gouvernement de la province à revoir sa carte des zones inondables. Cela dit, certaines municipalités se sont dotées d’infrastructures pour prévenir l’infiltration de l’eau dans ses quartiers. Prenons l’exemple de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

La ville a fait la manchette lors des dernières inondations lorsqu’une brèche s’est créée dans la digue végétalisée qui retient les eaux du lac des Deux Montagnes. Construite il y a plus de 40 ans, cette petite structure a évité bien des désastres au fil du temps. Malheureusement, au printemps 2019, 6 000 personnes ont dû être évacuées. D’ailleurs, la digue est la principale solution utilisée par les pays de l’Amérique du Nord pour prévenir les inondations.

SAINT-ANICET, MONTÉRÉGIE

stanicet

Courtoisie : Google Maps

Qu’est-ce que Saint-Anicet, cette petite ville de 2 600 habitants, vient faire dans cette liste ? Eh bien, elle se hisse souvent au sommet des municipalités qui enregistrent les températures maximales les plus élevées quotidiennement. En premier lieu, dans cette ville se trouve la station météorologique la plus au sud de la province, mais son emplacement géographique est aussi à considérer. Saint-Anicet est localisée dans les basses-terres du Saint-Laurent, ce qui fait qu’elle se situe à basse altitude, généralement à 50 mètres. Au sud, on retrouve les Adirondacks qui donnent un effet de Chinook aux vents, c’est-à-dire qu’ils gagnent en chaleur en descendant les montagnes. Ceux-ci se rendent jusqu’à Saint-Anicet et donc, réchauffent la ville davantage.

CÔTE-NORD

CN

Courtoisie : Google Maps

Le contenu continue ci-dessous

Une vieille légende veut que les barrages, comme Manic-5, aient changé la météo de la Côte-Nord. L’explication se trouve plutôt dans la situation géographique de la région. Généralement, des vents du sud contribuent à réchauffer un territoire, comme à Saint-Anicet par exemple. Par contre, ceux qui atteignent la Côte-Nord doivent traverser une grande superficie d’un fleuve Saint-Laurent aux eaux froides. L’air est donc refroidi. Les vents du nord étant déjà frais, n’aident guère les températures à monter.

Et vous, quelles particularités météorologiques vit votre ville ?


VOUS AIMEREZ ÉGALEMENT : Ces endroits conçus pour sauver le savoir de notre espèce