Pyramiden : une ville fantôme à proximité du pôle Nord

Dimanche 23 août 2015 à 17 h 50 - Isolée de toute civilisation, tout près du pôle Nord, l’ancienne communauté russe de Pyramiden située dans l’archipel du Svalbard suscite la fascination. Cette ville minière qui a été abandonnée en 1998 semble figée dans le temps. Depuis le début des années 2000, le site accueille d’ailleurs de plus en plus de touristes.

Située au 78^e parallèle nord, cette terre aride n’est pas facilement accessible. Le trafic maritime y est possible seulement entre mai et octobre, au moment où l’eau n’est pas assaillie par les glaces. Certaines compagnies aériennes assurent une liaison pendant le reste de l’année.

Bien qu’il appartienne à la Norvège, ce territoire est doté d’un pacte qui permet à tous les pays signataires d’exploiter le secteur. Les Néerlandais, les Danois et les Britanniques ont d’ailleurs accosté à plusieurs reprises sur ce site riche en charbon.

Pour leur part, les Soviétiques ont rapidement vu une opportunité de s’y établir, et ce, particulièrement durant la Guerre froide. Par sa position géographique, l’île permettait à l’URSS de s’installer un peu plus à l’ouest que la limite de son territoire. Même si la mine construite fonctionnait à perte, avoir un pied-à-terre dans la région demeurait stratégique.

Au cœur des années 80, le site était en plein essor alors que la communauté comptait plus de 1000 habitants permanents. Il fallut attendre le début des années 90 avant qu’il y ait un revirement de situation. Le maintien des opérations de la mine nécessitait d’importants investissements financiers qui ne pouvaient être absorbés. En raison d’un déficit de plus en plus important, les dirigeants n’ont aussi eu d’autres choix que de diminuer le salaire des employés.

Pour ajouter à ces mauvaises nouvelles, une tragédie aérienne frappe la région le 29 août 1996. Le vol 2801 de la Vnukovo Airlines s’écrase sur l’archipel peu de temps avant son atterrissage. Aucun des 141 passagers ne survit. Le moral est alors au plus bas dans la communauté, puisque plusieurs personnes ont perdu des membres de leur famille dans l’accident.

L’ensemble de ces éléments sont pris en compte et une seule solution s’impose : fermer l’endroit. La communauté se vide donc graduellement, jusqu’aux dernières personnes qui quittent l’île en 1998.

Climat

En hiver, l’archipel est plongé dans l’obscurité d’une nuit sans fin, tandis que le soleil disparaît pendant trois mois. À l’inverse, la lueur du jour est perpétuelle tout au long de l’été.

Les écarts de températures entre ces deux saisons ne sont pas immenses. La proximité d’un courant océanique chaud, la dérive nord-atlantique, maintient un certain équilibre au niveau des températures. Durant la période estivale, le thermomètre indique en moyenne entre 3 et 7 °C.

En hiver, le climat y est plus doux que dans des régions situées à la même latitude, dont au Canada et en Russie. Contre toute attente, le mercure se situe seulement entre -13 °C et -20 °C durant la saison froide.

Ces îles, entourées d’eau, sont la proie des forts vents arctiques. Cette météo a d’ailleurs été prise en considération lors de la construction de Pyramiden. Les angles des bâtiments ont en effet été arrondis pour réduire l’effet d’érosion.

Source: Rue 89 | Huffington Post