Le monarque, le marathonien des insectes

Dimanche 7 juin 2015 à 13 h 11 - Les papillons monarques sont une espèce fascinante qui peut voler pendant plus de 4000 km en trois mois afin d’assurer sa survie. Durant leur migration, ces monarques papillons voyagent à une vitesse d’environ 13 km/h et peuvent parcourir jusqu’à près de 200 km en une journée.

Pour s’aider, ils utilisent également les courants atmosphériques afin de planer, ce qui leur permet d’économiser leur énergie. Ils savent profiter des vents favorables et des courants thermiques ascendants. Ils peuvent ainsi se laisser porter en vol plané, par les forts vents en altitude atteignant jusqu’à 2100 mètres. Lorsqu’ils rencontrent des vents latéraux, ils peuvent orienter leurs ailes de façon à faciliter le vol. Cette technique fait de ce papillon un merveilleux navigateur aérien.

Photo de Christian Asselin, Saint-Liguori, Québec.

Une génétique hors du commun

Chaque année, des millions de papillons monarques migrent dès le mois de mars du Mexique vers le Canada et dès le mois d’août du Canada jusqu’au Mexique. La migration du monarque a depuis longtemps suscité la curiosité des scientifiques. Comment un si petit animal parvient-il à parcourir deux fois par année, plus de 4000 kilomètres ?

Des chercheurs américains ont démontré, en 2014, que la migration serait le résultat d’un comportement héréditaire. Un programme génétique présent dans le système nerveux du papillon contiendrait toutes les informations dont celui-ci a besoin pour se diriger vers sa destination. Ce programme impliquerait notamment la présence d’un gène, lié à la production de collagène, qui participerait à la formation et au fonctionnement des muscles qui servent à voler.

Ainsi, ce gène aurait pour rôle d’augmenter l’efficacité des muscles plutôt que de les rendre plus gros. Ces insectes peuvent alors voler plus loin et plus longtemps.

Photo de Jeff Lav, Trois-Rivières, Québec.

Presque en apnée !

Les biologistes ont par ailleurs observé que les monarques ont la capacité, lors du vol, de consommer peu d’oxygène. Ils se laissent porter par des colonnes d’air chaud ascendant ou par des vents forts qui les conduisent à des altitudes pouvant atteindre plus d’un kilomètre au-dessus du sol. Ce métabolisme de vol leur permet ainsi de conserver leur énergie. Ces avantages augmentent leur faculté de voler sur de longues distances.

Photo d'Hubert Massé, Gatineau, Québec

Un GPS biologique

L’autre aspect fascinant de ces papillons est qu’ils peuvent retrouver leur chemin à l’automne, et retourner vivre dans les quartiers d’hiver occupés par leurs prédécesseurs. Selon une étude récente menée par des biologistes américains et canadiens, les monarques s’orientent vers le sud en utilisant un angle d’inclinaison du champ magnétique terrestre, grâce à un compas magnétique localisé dans leurs antennes.

Ce compas les aiderait à ne pas perdre de vue leur destination, même sous des couvertures nuageuses denses. La direction de leur vol serait basée sur les changements du champ magnétique terrestre. L’intensité de ce champ magnétique est minimale à l’Équateur et maximale dans les régions polaires. Les monarques seraient ainsi capables d’évaluer leur position géographique d’après l’intensité du champ magnétique de la Terre.

Sources: Parcs Canada | Canadian Geographic | Musée virtuel | Wikipedia |

Avec la collaboration de Joey Olivier, rédacteur Web à MétéoMédia.