L’automne, roi incontesté des extrêmes
Par un bel après-midi caniculaire, vous vous faites bronzer. Deux semaines plus tard, vous enfilez vos bottes d’hiver pour aller pelleter. Pourquoi diable l'automne est-il si extrême? Explications.
Un combat sans merci
L’équinoxe sonne le glas de la saison estivale. Or, il n’est pas rare d’observer des températures dignes de juillet en plein mois d’octobre. L’inverse est aussi vrai : combien de fois avons-nous subi les soubresauts hâtifs d’un hiver trop pressé? Ces extrêmes sont la conséquence d’un combat qui dure depuis belle lurette : les masses d’air se disputent le territoire.
Au fur et à mesure que l’automne progresse, la masse d’air arctique devient de plus en plus omniprésente. Au même moment, la masse d’air chaud et humide du sud se retire peu à peu. C’est ce contexte atmosphérique qui nous en fait voir de toutes sortes durant les mois de la saison des couleurs.
C’est d’ailleurs cette rivalité entre les masses d’air qui confère aux tempêtes automnales leur notable fougue. Les vents les plus forts de l’année soufflent généralement durant le mois de novembre. En gros, plus le contraste entre l’air arctique et l’air humide est grand, plus fort seront les vents.
Notons qu’à Montréal, une rafale plus que décoiffante de 113 km/h a été enregistrée le 16 novembre 1989.
Événements marquants
31 octobre 2019
Tous se souviennent de cette fameuse soirée d’Halloween. La tempête était si féroce que les festivités ont dû être reportées dans plus de 40 municipalités de la province. Des rafales ont atteint les 80 km/h par endroits. La tempête a également déversé près de 90 mm de pluie sur l’Estrie.
Automne 1873
Il s’agit de l’automne le plus enneigé de l’histoire pour la région métropolitaine. En tout, ce sont 112,1 cm de neige qui sont tombés durant la saison. Un record qui se tient loin devant la seconde position qui revient à l’année 1886 avec 93 cm. À titre de comparaison, Montréal reçoit 16,3 cm en moyenne.
Automne 2023
La province a connu une séquence de beau temps absolument extraordinaire en début de saison; Montréal n’a pas reçu de pluie du 20 septembre au 2 octobre. Qui plus est, du 3 au 5 octobre, le sud du Québec a connu une succession de records de chaleur quotidiens. Gatineau et Maniwaki ont d’ailleurs vu le mercure grimper au-delà de la barre mythique des 30 degrés Celsius, du jamais-vu à cette période de l’année. Les secteurs septentrionaux ont également eu leur lot de chaleur. Le 4 octobre, le nord du Québec composait avec des valeurs maximales de 14 à 16 degrés supérieures à la moyenne.
Notons qu’entre le 1er septembre et le 30 novembre, ce qui correspond à l'automne météorologique, le sud du Québec perd 23 °C en ce qui a trait aux maximums. Outre cette chute considérable du mercure, les jours perdent graduellement un total de quatre heures d’ensoleillement.
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