Quand l'hiver revient hanter le Québec

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Ce n'est un secret pour personne : le Québec a connu une vague de douceur exceptionnelle entre la fin février et le début mars. Le mercure a atteint les 15 °C dans certains secteurs – un sommet remarquable à cette période de l'année. Malgré tout, une question se pose : est-il possible que le froid rapplique en grande pompe par la suite?


Au cours des dernières décennies, quelques fins d'hiver ont des profils similaires à celui de cette année, dont 10 ont été sélectionnées dans le cadre de cette analyse. Les années 1981, 2000 et 2010 ont d'ailleurs été les plus douces entre le 21 février et le 10 mars.

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Pas d'adieu à la neige

Parmi ces 10 cas analogues, la neige a été au rendez-vous en quantité appréciable (20 cm et plus) pendant le mois d'avril pour la moitié d'entre eux.

Par exemple, Montréal a obtenu sa plus grosse bordée d'avril (37,7 cm) en 2000 après une fin de février particulièrement clémente. Roberval a reçu pas moins de 78 cm pendant le même événement. Un scénario similaire s'est joué en 2010 : malgré un mois d'avril record pour ce qui est de la douceur, Montréal a reçu 30 cm le 27 avril.

Retour à la réalité

En général, la tendance est plutôt claire du côté des températures. La forte majorité du temps, le mercure revient vers les normales saisonnières pour le reste du mois de mars et pour avril.

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Cela peut d'ailleurs se traduire par les derniers gels au sol, signe incontestable de la saison chaude : la plupart du temps, le frimas ne tire pas sa révérence plus tôt que d'habitude. Les températures continuent donc de connaître beaucoup de variations après une vague de douceur.

Malgré tout, les premiers 20 °C ont tendance à s'inviter plus tôt que d'habitude : c'est ce qui s'est passé dans 6 cas sur 10.

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« La plupart du temps, après une longue période de forte douceur hâtive, il y a un retour à la réalité par la suite et l'anomalie ne s'étire pas jusqu'en avril », conclut le météorologue Patrick Duplessis.

Dans certains cas, le froid marqué revient au galop. Le choc a été particulièrement brutal en 2017 : après un redoux majeur entre le 18 février et le 2 mars, au cours duquel le mercure a grimpé vers les 14 °C, mars a coupé sec aux espoirs de printemps hâtif. À titre d'exemple, une vague de froid glacial s'est invitée à Québec, pendant laquelle les températures ont oscillé entre -15 et -23 °C du 17 au 20 mars. « Le mois de mars 2017 a été plus froid que la normale, mais a aussi été plus froid que le mois de février qui l’a précédé. C'est du jamais-vu, surtout quand on considère que le mois de mars est en moyenne 6 °C plus chaud que février », explique le météorologue Réjean Ouimet.


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