Hiver historique au Québec : excellente nouvelle pour le printemps

Plusieurs villes n'ont jamais vu un tel hiver au Québec. Explications.


Excellente nouvelle

Février a été très doux partout au Québec. On a même fracassé un record à Val-d'Or : le mois le plus chaud jamais enregistré dans cette ville avec une anomalie positive de 6 °C. De fait, le dernier mois de l'hiver météorologique a largement contribué à une saison historique. Dans plusieurs villes, c'est du jamais-vu. Trois hivers ont été très chauds depuis 25 ans et, dans ces cas, ils ont été annonciateurs de bonnes nouvelles pour la suite.

« L'hiver est record ou presque un peu partout au Québec, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Février a contribué avec l’anomalie la plus grande des trois mois. La province se souvient de 2002, 2010 et 2016 comme des saisons historiques au chapitre de la douceur. Les printemps suivants ont été chauds, avec toutefois des surprises comme des poussées de froid en avril en 2016 ou des bordées de neige tardives en 2010 et en 2002. »

BILAN FÉV TEMP

Un oubli de taille

L'hiver 2023-2024 a aussi oublié la neige. En effet, les précipitations neigeuses reçues durant le trimestre ont été déficitaires partout au Québec. Aucune région n'a atteint la normale à ce chapitre. Fait étonnant : Montréal a obtenu le plus haut pourcentage par rapport à la moyenne saisonnière.

BILAN HIVER NEIGE

Record à Montréal

Montréal a connu officiellement son deuxième hiver le plus doux de l'histoire. De fait, la métropole a égalé la marque de 2002 avec une moyenne de -3,2 °C pour l'ensemble de la saison météorologique, soit du 1er décembre au 29 février. Mais c'est en février que l'anomalie a été la plus importante avec un écart de 4,4 °C au-dessus de la normale.

« Janvier a été plus froid que décembre avec une remontée en février, précise Réjean Ouimet. Sauf que le scénario a été gonflé aux stéroïdes avec des écarts de trois degrés et plus pour chacun des mois par rapport aux normales. On pourrait penser à un hiver du futur. »

Temp Anomalies YUL par mois

Printemps hâtif

Maintenant que l'on connaît le dénouement de l'hiver 2023-2024, à quoi peut-on s'attendre pour le printemps qui commence le 1er mars (saison météorologique)? En considérant les saisons semblables qui ont eu lieu en 2002, 2010 et 2016, la tendance douceur devrait se poursuivre durant les prochains mois. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de froid ni de neige en mars et même en avril, mais le contexte atmosphérique dominant ne semble pas chercher à se dissiper. Toutefois, il faudra surveiller les conséquences d'un hiver particulièrement sec si le printemps s'avérait aussi avare de précipitations.

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« Le couvert de neige en cette fin de février frise le ridicule, estime Réjean Ouimet. Ceci nous donne une longueur d’avance pour anticiper l’arrivée du printemps. Le risque d’inondation en est diminué d’autant. Par contre, la saison des feux pourrait être devancée de quelques semaines cette année. »

BILAN HIVER TEMP

Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.


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