Verglas : pire lors d'un hiver doux ou froid?

Le verglas survient-il plus fréquemment quand l'hiver est froid ou quand il est chaud? Réjean Ouimet répond à cette question. Analyse.


Hiver doux ou hiver froid?

Le verglas est-il plus fréquent lors des hivers doux ou des hivers froids? En considérant les données depuis 80 ans, les saisons froides s'avèrent favorables à la pluie verglaçante. Notons qu'au Québec, on dénombre une quarantaine de journées avec du verglas annuellement.

« Si l'on considère tous les épisodes de verglas au Québec, dans une saison qui va en moyenne du 22 octobre au 1er avril, on constate des différences étonnantes entre les hivers froids et les hivers doux. Mettons l’accent sur les plus importantes tempêtes de verglas de l’histoire du Québec, celles qui ont laissé plus de 25 mm de verglas. Sur neuf cas, trois seulement ont eu lieu lors d’un hiver doux. C’est donc du simple au double. »

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Épisodes importants

Si nous considérons de longs épisodes de pluie verglaçante, l'écart rétrécit entre les hivers doux et les hivers froids. De fait, la probabilité est presque la même.

« Pour ce qui est des épisodes de verglas plus structurés, avec une durée plus grande (six heures et plus) et des quantités de glace plus grandes (15-25 mm de verglas), il y en a quatre épisodes en moyenne par hiver, poursuit Réjean Ouimet. Les hivers froids et les hivers doux ont en proportion autant de chance de connaître un plus grand nombre d’épisodes significatifs. »

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Les ingrédients

Pour créer un contexte favorable au verglas, une masse d'air froid doit être bien installée sur le Québec. De plus, un anticyclone se retrouve au nord-est de la province, près du Labrador. Cette situation favorise les vents froids du nord-est qui longent le fleuve. Ainsi, l'air froid peut circuler dans les basses couches de l'atmosphère jusqu'au sud du Québec.

« Avec des hivers chauds, le mouvement des masses d’air en provenance du sud est favorisé, ce qui ouvre la porte à plus de jours de pluie, explique Réjean Ouimet. Comme le froid est plus occasionnel ou moins intense, le passage à la pluie est facilité. Lors des hivers froids, les séquences de temps froid sont davantage présentes et avec plus de mordant. Deux conséquences possibles : soit le froid l’emporte et cet air dense détourne les systèmes venant du sud avec pour résultat que les précipitations tombent sous forme de neige ; soit le système est trop loin et il ne tombe rien. »

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Patrick Duplessis, météorologues.


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