Quand novembre est doux, décembre est...
Est-ce décembre a tendance à suivre les traces de novembre? Réjean Ouimet répond à la question. Analyse.
Novembre annonce décembre
Quand novembre est plus chaud que la normale, à quoi peut-on s'attendre? La tendance semble assez lourde en considérant les anomalies positives depuis 80 ans. Décembre suit les traces du mois précédent dans la grande majorité des cas.
« Novembre est doux quand il y a un dérèglement qui fait que la saison du déclin des températures prend du retard, explique Réjean Ouimet, météorologue. Jusqu'à quel point cela peut indiquer une tendance profonde qui laisse des traces en décembre? Au fil des décennies, on a identifié à Montréal 34 mois de novembre qui ont été plus doux que la normale, et ce depuis les années 1940. Les mois de décembre qui ont suivi ont dans la grosse majorité des cas été doux. Ce sont des mois moins froids que la normale de décembre (qui est tout de même de -6 pour le mois en entier dans le sud du Québec suivant la moyenne de 1941 à 2020). »
L'hiver au ralenti
En comparant les anomalies des deux mois, le résultat étonne. De fait, décembre est encore plus doux que novembre presque une fois sur deux. Un peu comme si l'hiver prenait encore plus de retard. Toutefois, il faut garder à l'esprit que la moyenne saisonnière chute de façon importante en décembre.
« Lors des situations de continuité entre novembre doux et décembre qui suit, le scénario majoritaire est intéressant : il survient une fois sur deux, poursuit Réjean Ouimet. L’anomalie s’amplifie en décembre en comparaison de celle qui a prévalu lors du mois précédent. Il faut dire que décembre est huit degrés plus froids que novembre. Donc, on vit dans cette situation une descente vers l’hiver au ralenti. »
De plus en plus doux
Le climat se réchauffe au Québec, les preuves abondent. Les mois de novembre récents plus doux que la normale retardent l'installation de l'hiver la plupart du temps. Trois fois sur quatre, les conditions hivernales ont commencé en retard.
« Dans un contexte climatique récent, soit depuis 2010, lors des mois de novembre doux à Montréal, quasiment chaque fois au mois de décembre l’hiver s’est fait attendre. Donc, les conditions de froid et de neige installées de façon durable sont venues plus tard qu’à l’accoutumée. »
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.
