À la rencontre des gardiens du fleuve
Au Cégep, comme plusieurs étudiants, Dany-Martin se cherchait. Il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait faire de sa vie. C’est grâce à son oncle, un pilote maritime, qu’il a trouvé sa passion. On redécouvre le fleuve Saint-Laurent avec le capitaine Leclaire. Embarquez à bord !
La caméra vient à peine de s’allumer, que le Capitaine Dany-Martin Leclaire me raconte qu’il vient d’une famille de trains. Son père et son grand-père étaient des cheminots et travaillaient pour le CN. Bien entendu, enfant, il était passionné par les trains. Finalement, il a changé de voie. Il est passé de la voie ferrée à la voie maritime.
Je suis parti étudier à l’Institut Maritime du Québec à Rimouski et c’est là qu'a commencé l’aventure. - *Capitaine Dany-Martin Leclaire *
Navigue pas sur le fleuve qui veut !
Tout d'abord, il faut comprendre que le fleuve est segmenté en trois parties. La navigation de la marine marchande est effectuée entre Les Escoumins et Québec, Québec et Trois-Rivières, Trois-Rivières et Montréal.
Il faut connaître le Saint-Laurent comme le fond de sa poche. C’est pour cette raison que les capitaines qui naviguent sur l’un de ces trois segments sont de véritables experts. Dany-Martin est l’un d’eux. Depuis 2008, régulièrement il fait le trajet Trois-Rivières-Montréal avec un porte-conteneurs.
*En voiture, le trajet dure 1 h 30. En bateau, c’est une autre histoire ! Si on descend, de Montréal à Trois-Rivières, ça prend cinq à six heures. Quand on remonte, de Trois-Rivières à Montréal, c’est plus lent, ça prend environ huit heures. - Dany-Martin *
1197 km
Notre fleuve, qui coule des Grands Lacs vers l’Atlantique, est long de 1197 km. Il a joué un rôle primordial dans les débuts de l'histoire du Canada. Jacques Cartier l'a « découvert » le 10 août 1535. Encore aujourd’hui, le fleuve est toujours la plus importante voie navigable commerciale du pays.
Même s’il semble très large, en réalité, en amont de Québec, le chenal de navigation fait seulement 245 mètres de largeur par 11 mètres de profondeur. La navigation peut devenir très ardue quand on ajoute à cela les marées, les courants, le vent nord-est et les conditions météorologiques difficiles.
*C’est une lourde responsabilité à cause des conséquences désastreuses qui peuvent survenir en cas d’accident. Il faut protéger l’environnement et protéger le bateau. - Dany-Martin *
Loin d’être un long fleuve tranquille
Dany-Martin se souvient de l'ouragan Sandy en 2012. Les vents soufflaient très très fort. Accoster son bateau dans le port de Montréal a été tout un défi. Quand je lui demande s’il a déjà eu peur, voici ce qu’il m’a répondu.
*Peur non. Mais je peux te dire que l’adrénaline embarque et le niveau de concentration augmente comme c’est pas possible. - Dany-Martin *
Toujours sous le charme
Même si depuis presque quinze ans, le navire du capitaine Dany-Martin emprunte toujours la même route, il demeure émerveillé par les paysages. Ses coups de cœur, il en a trois, sont tout d’abord les îles de Sorel. Pour la biodiversité, la faune, la flore. Vient ensuite le lac Saint-Pierre qui est d’une grande beauté et fragile à la fois. Finalement, quand il passe au large de Verchère et qu’il est tout près de la berge, que l’on voit le village et l’église, il trouve ça magnifique.
Je me sens privilégié de faire mon métier. Quand on part de Montréal à minuit et qu’on arrive à la hauteur du pont Laviolette à Trois-Rivières, on assiste à un de ces levers de soleil. C’est juste wow ! - Dany-Martin