Faire pousser des fraises en plein hiver, c'est possible !

La production de fraises en serre en hiver est en plein essor au Québec et la demande ne cesse de croître. L’optimisation des conditions climatiques dans la serre permet de produire des fruits de haute qualité. Visite de la serre du Potager Mont-Rouge, à Rougemont.


La serre du Potager est entourée de neige à perte de vue et pourtant, lorsqu’on y entre, on est transporté dans un climat tropical. Des dizaines et des dizaines de plants de fraisiers sont placés en rangée, alors que quelques bourdons s’affairent à polliniser les fleurs qui deviendront dans quelques semaines de délicieux fruits rouges. On arrive à la rencontre de Philippe Beauregard, co-propriétaire du Potager Mont-Rouge.

« Le point le plus important c’est de réserver nos plants à l’automne. C’est vraiment important d’aller sélectionner le cultivar et une façon de produire qui va être adaptée pour produire en serre », explique de prime abord le producteur. L’initiation florale des plants a été faite en pépinière à l’automne et ces plants sont gardés en dormance tout l’hiver. Une fois décongelés, ceux-ci sont prêts à produire des fruits.

L’adaptation des plants en serre est plus rapide qu’en champ. « Il faut avoir des types de plants plus élaborés puisqu’on ne peut se permettre de longs délais », continue-t-il. La production en serre a plusieurs avantages par rapport aux méthodes traditionnelles en champ : la qualité ainsi que la productivité des cultures sont améliorées, les besoins en main-d’oeuvre sont moindres et la saison de production est allongée.

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Crédits : Gracieuseté de Philippe Beauregard

Paramètres climatiques contrôlés

En production en serre, les conditions de culture sont entièrement contrôlées : la température, l’humidité, l’irrigation, les fertilisants, les pollinisateurs, les insectes indésirables… Rien n’est laissé au hasard ! « On est capable de contrôler ces paramètres manuellement, mais on se tourne de plus en plus vers les applications qui nous permettent d’avoir un suivi plus rigoureux au plant », note M. Beauregard. Selon lui, les outils technologiques sont un appui à la prise de décision, mais il est important de venir dépister les plants pour prendre les bonnes décisions.

Le taux d’humidité dans la serre est un aspect très important pour la fraise. Le producteur, qui complète présentement une maîtrise en administration des affaires, explique que « le fruit est concentré d’eau ; si l’humidité est trop basse, ça peut faire des fruits plus dépéris et ça apporte toutes sortes de débalancements dans la photosynthèse ». La transpiration de la plante doit être optimale puisque le chauffage de la serre a tendance à faire baisser le niveau d’humidité.

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À la fin du mois de février, des pollinisateurs artificiels venus d’Europe ont été introduits dans la serre, une pratique répandue en serriculture. Après un mois, la floraison débute. Ensuite, au début du mois d’avril, les premières fraises pointent le bout de leur nez, au grand plaisir de tous !


Portrait de la serriculture québécoise

Selon des données de 2018 du gouvernement du Québec, environ 470 entreprises produisent des fruits et légumes en serre. Les tomates représentent la majorité de la production au Québec avec 63 hectares. On retrouve ensuite les concombres (25 hectares) ainsi que les laitues (11 hectares).