Voilà pourquoi le prix de l'essence est si élevé
La rédaction
Lundi 20 novembre 2017 à 16 h 24 - Les prix du gaz ont été plus élevés que la normale au cours des dernières semaines, et avec l'arrivée de l'hiver, l'expert en carburant Dan McTeague s'attend à ce qu'il n'y ait pas beaucoup d'amélioration.
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Non seulement cela, mais M. McTeague, l'analyste pétrolier principal de GasBuddy.com pour le Canada, prévient que les prix plus élevés du carburant auront un effet d'entraînement à tous les niveaux. « À la même époque l'année dernière, les prix moyens du litre au Canada étaient d'environ 20 à 21 sous moins chers », a déclaré M. McTeague à The Weather Network, la chaîne parente de MétéoMédia. L'expert assure que c'est la première fois en cinq ans que les prix moyens de l'essence en automne dépassent ceux de l'été, lesquels tendent à être un peu plus élevés en raison de l'ajout d'additifs pour rendre le carburant plus stable lorsque les températures sont plus élevées.
Crédit : Paul Lowry
Bien que le Canada soit un pays producteur de pétrole, les prix à la pompe sont généralement plus élevés ici qu'au sud de la frontière, et sont grandement déterminés par les facteurs américains. Dans le cas actuel, M. McTeague prétend qu'une grande partie de la hausse est attribuable à la demande « lourde et importante » d'essence aux États-Unis, ainsi qu'à un dollar canadien légèrement plus faible. Il faut ajouter à cela les effets retardés des ouragans Irma et Harvey, qui ont touché certaines régions des États-Unis où le pétrole est raffiné.
Ces éléments successifs ont retardé la maintenance de l'automne et interrompu l'approvisionnement, entraînant des prix plus élevés, précise Dan McTeague. Par ailleurs, ce dernier fait remarquer que l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et d'autres pays avaient causé une surabondance de production en 2014 qui avait quelque peu fait baisser les prix. Mais cet effet s'est depuis résorbé.
Les hivers froids influent aussi sur le prix de l'essence
Et cet hiver, les prix affichés ne devraient pas s'amoindrir, estime l'analyste. La Niña pourrait influencer l'hiver dans certaines parties de l'Amérique du Nord au cours de la prochaine saison en renforçant les épisodes de froid. Ainsi, davantage de pétrole brut devra être converti en diesel, mazout et autres combustibles de chauffage : encore une fois, le prix à la pompe sera affecté.
Enfin, le temps froid pourrait également nuire à la production elle-même, comme en 2013, lorsque des températures extrêmement froides avaient provoqué le gel de certaines raffineries, ce qui avait limité l'offre et stimulé les prix.
« Un temps plus doux et plus calme signifie généralement de meilleurs prix, en dépit des autres facteurs », explique Dan McTeague.
Source : TWN | CAA Québec
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