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Observez bien cette feuille, car elle pourrait vous duper!


Joey Olivier
Chef contenu éditorial - MétéoMédia

Mercredi 6 juin 2018 à 9 h 24 - L’érable de Norvège est une forme de plante envahissante qui est systématiquement confondue avec l’érable à sucre. Ce grand imposteur a fait son apparition dans l’est du Canada, dont à Montréal, il y a près de 80 ans.


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« Il a émergé comme arbre de rue dans les villes dans les années 40 et 50, surtout parce qu’on avait besoin d’un arbre de remplacement pour les ormes d’Amérique, utilisés comme arbres de rue, mais qui étaient affectés par un champignon », explique Claude Lavoie, biologiste et professeur à l’Université Laval.

La caractéristique de cette espèce est sa grande ressemblance avec l’érable à sucre, mais aussi l’érable argenté. Notre équipe a d’ailleurs comparé le feuillage des différentes espèces dans un boisé de Montréal. La feuille de l’érable de Norvège est divisée en cinq lobes et ses samares ont des ailes différentes des autres érables.

« C’est un arbre qui est tellement commun en ville. Ce qui est assez comique, c’est que si vous prenez des produits de l’érable qui se vendent de nos jours, vous avez plus de chances de tomber sur une étiquette avec une feuille d’érable de Norvège qu’une étiquette avec une feuille d’érable à sucre », commente M. Lavoie.

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À droite, une feuille de l'érable de Norvège, et à gauche, une autre espèce d'érable (argenté).

Il pousse et colonise plusieurs types de sols, nécessite peu d’entretien et il n’est pas vraiment affecté par la pollution. C’est l’un des facteurs expliquant sa prolifération constante au cours des dernières décennies. L’érable de Norvège est répandu de l’Ontario jusqu’à Terre-Neuve.

Dans certaines villes, il occupe plus de 20 % des plantations. À Montréal, on estime sa proportion à environ 22 % (en 2016). Elle peut être encore plus importante localement (jusqu’à 70 % dans certains quartiers d’Halifax, en Nouvelle-Écosse).

La tache de l’imposture

L’érable de Norvège est plus facilement détectable en août puisque les feuilles se couvrent de taches noires de la taille d’une pièce de 25 cents. D’ailleurs, si jamais vous voyez des feuilles tomber prématurément d’un arbre, il se pourrait très bien qu’il s’agisse de cette espèce, très vulnérable à un champignon exotique.

Un ennemi de l’érable à sucre

L’érable de Norvège joue le même rôle que n’importe quel arbre normal, notamment dans sa contribution à la réduction du gaz carbonique dans l’atmosphère. Il cache cependant un grand défaut : sa croissance rapide peut nuire au développement des érables à sucre et des érables rouges. Une des raisons est que sa croissance redémarre tôt au printemps et les plantules survivent mieux à l’hiver. Il va donc entrer en compétition avec les autres érables, surtout dans les boisés urbains.

« À proximité d’un boisé urbain, on peut voir un envahissement qui fait en sorte qu’au bout de quelques décennies, le boisé peut être entièrement constitué d’érables de Norvège. Ce n’est pas en soi une catastrophe, mais c’est une perte de biodiversité. Ça contribue à faire en sorte que les boisés deviennent plus vulnérables aux maladies et aux fluctuations du climat », ajoute Claude Lavoie.

Une éradication timide et controversée

Ce n’est pas difficile d’éradiquer l’érable de Norvège puisqu’il faut seulement couper l’arbre. Les villes sont cependant confrontées à un dilemme important relativement à son éradication.

D’une part, on veut limiter sa prolifération, mais d’une autre, la protection des arbres est un enjeu majeur, particulièrement avec l’explosion de l’agrile du frêne (causé par un insecte) qui a été à l’origine de la mortalité massive au cours des dernières années.

« Enlever ces deux arbres (frêne et érable de Norvège) de la ville, ça peut représenter de 40 % à 50 % des arbres en milieu urbain », conclut Claude Lavoie. Morale de l’histoire, il vaut mieux limiter son expansion (en arrêtant de planter ce type d’érable) que de viser l’éradication.

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