Trois noms d'ouragan rayés de la liste. Voici pourquoi.
Jeudi 28 avril 2016 à 13 h 34 -
Certains noms de système ont été bannis de la liste de l’Organisation mondiale de météorologie en raison de leur bilan historique. Les voici.
À lire également : Quand le féminisme fait changer les noms des ouragans
La tempête tropicale Erika et l’ouragan Joaquin dans l’Atlantique et les Caraïbes ont tous deux fait un nombre important de morts. Dans un souci de respect des familles des victimes, ces prénoms ne seront plus jamais utilisés. Ils seront remplacés par des noms commençant par la même lettre, et du même genre : Elsa et Julian.
Il n’y aura également plus d’autre système qui s'appellera Patricia, l’ouragan portant ce nom ayant battu des records en terme de puissance. C'est le prénom Pamela qui a été choisi en remplacement.
Les services météorologiques possèdent des listes de prénoms qui sont réutilisées tous les six ans. Mais, dans des cas d’exception, le prénom peut être retiré définitivement de ces listes si la tempête tropicale s'est avérée « tellement meurtrière ou coûteuse que son utilisation dans le futur serait un manque de sensibilité » d’après l’Organisation mondiale de la météorologie.
2015, une saison meurtrière
Bien que n’étant pas la saison des ouragans la plus meurtrière, 2015 a vu la mort de plusieurs dizaines de personnes. La tempête tropicale Erika, qui s’est formée en août dernier, n’a jamais apporté des vents suffisamment puissants pour atteindre officiellement le statut d’ouragan, mais n’a pas été pour autant moins dévastatrice.
Image: NASA/Wikimedia Commons
Erika a particulièrement affecté l’île Dominique et la République dominicaine. Plus de 300 mm de pluie se sont abattus sur l’île, et les inondations ainsi que les vents violents ont fait plus de 30 morts, soit le bilan le plus tragique pour le pays depuis des décennies. Haïti, qui fait partie de la même île, a quant à elle eu un cas de décès dans une coulée de boue engendrée par les précipitations.
Des centaines de personnes se sont retrouvées sans abris et les conséquences économiques ont été évaluées à plus d’un demi-milliard de dollars, selon l’Administration nationale américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA).
En comparaison, Joaquin a enregistré des vents dépassant les 250 km/h, atteignant le statut d’ouragan de catégorie 4, avant de se dissiper en octobre.
Image: NASA/Wikimedia Commons
Quelque 34 personnes ont perdu la vie à cause de Joaquin, dont 33 qui se trouvaient à bord du bateau El Faro, qui a coulé au large des Bahamas avec tout son équipage.
Après la perte de contact avec le paquebot, les conditions météorologiques ont rendu difficiles les recherches de rescapés. Les garde-côtes américains ont retrouvé un corps portant un gilet de sauvetage, sur un canot de sauvetage endommagé le 4 octobre avant de retrouver l’épave le 31 octobre.
Dans les Bahamas, les inondations ont atteint jusqu’à 2 m de hauteur, et certaines communautés ont rapporté jusqu’à 90 % des habitations détruites ou endommagées.
Un record battu
Patricia a quant à elle été retirée de cette liste non pas pour ses dégâts humains ou matériels, mais pour avoir battu un record de puissance.
Image: NASA/Wikimedia Commons
Quand l’ouragan est arrivé, à la fin du mois d’octobre (ce qui est relativement tardif pour la saison) sur la côte Pacifique du Mexique, il est rapidement devenu historique, selon la NOAA, avec des rafales dépassant les 340 km/h.
« Il est devenu un ouragan de catégorie 5 en passant au-dessus des eaux anormalement chaudes du sud du Mexique, et le plus puissant ouragan enregistré dans l’est du Pacifique Nord et dans l’Atlantique Nord. »
Bien que n’ayant affecté que peu de terres, le système a tout de même fait plusieurs morts et a laissé une zone dévastée derrière lui. Plus de 10 000 habitations ont été endommagées ou détruites et plus de 40 000 hectares de terres agricoles ont été inondés.
