Redoux majeur : voyez ce qui attend le Québec
Chef contenu éditorial - MétéoMédia
Mardi 17 janvier 2017 à 7 h 59 - Le Québec et l’Ontario subiront les effets d’un redoux majeur au cours des deux prochaines semaines. La majorité des secteurs enregistreront des températures égales ou supérieures au point de congélation à de nombreuses reprises. Ce contexte exceptionnel aura des conséquences sur la neige et les routes.
À lire également : Neige et cocktail de mardi à mercredi
Le positionnement des vents en haute altitude (courant-jet) favorisera une montée d’air doux en provenance des États-Unis vers le Québec et l’Ontario.
« Il y aura une forte crête dans l’est de l’Amérique du Nord causé par un anticyclone. Ce patron météo est lent à changer, c’est ce qui explique la longueur de l’événement. On devrait subir la douceur jusqu’au 27 janvier », confirme André Monette, chef météorologue à MétéoMédia.
L’apogée de cette première vague de douceur aura lieu ce week-end. Concrètement, la majorité des villes du territoire, incluant le nord du Québec, connaitront des températures jusqu’à 10 °C supérieurs à la moyenne.
La neige en piètre état
Malgré que certaines régions recevront jusqu’à 10 cm dans l’extrême sud du Québec (de mardi à mercredi), ce redoux majeur aura un impact direct sur le couvert de neige au sol. Les secteurs plus au sud, à l’exception de Gatineau, passeront difficilement cette période de douceur.
En date du 15 janvier, les deux régions qui comptaient le moins de neige au sol étaient Montréal (1 cm) et Sherbrooke (3 cm). Les villes qui survivront le mieux à cette fonte à venir seront probablement Québec, Saguenay, Gaspé et Sept-Îles, alors que le tapis blanc dépassait 50 cm en début de semaine. Au-delà des statistiques, il y a également la qualité de la surface neigeuse qui sera minée.
Les régions qui comptent plus de 50 cm au sol devraient réussir à garder leur neige malgré le redoux.
Sans nouvelle neige durant plus d’une semaine, les surfaces dont plusieurs ont déjà été durcies par la glace risquent d’être moins intéressantes pour certaines activités extérieures.
Les stations de ski qui fabriquent de la neige devraient cependant être mieux outillées pour remédier à ce redoux sans neige. La seule bonne nouvelle pour les amoureux de l’hiver est qu’on prévoit un seul système dépressionnaire cette semaine, de mardi à mercredi, alors que la semaine dernière, les modèles météo en prévoyaient trois.
Les quantités de pluie abondante ne devraient donc pas être un enjeu. Du moins pour les prochains jours. Pour la semaine du 23 janvier, ce sera une autre histoire… Pour conserver un couvert de neige au sol, les températures maximales doivent idéalement demeurer sous la barre du 0 °C. Règle générale, les températures maximales sont atteintes en après-midi, c’est donc durant cette période que le couvert neigeux sera le plus mal mené.
On prévoit des températures dépassant jusqu'à 10 °C les moyennes.
Températures maximales moyennes (du 15 janvier au 15 février)
- Montréal : de -4 °C à -6 °C
- Québec : de -6 °C à -8 °C
- Saguenay : de -9 °C à -10 °C
- Gaspé : de -5 °C à -7 °C
- Val-d’Or : de -9 °C -10 °C
Une pause de froid au Québec pendant plusieurs jours.
Conditions idéales pour les nids-de-poule
Ce redoux prolongé survient après une période de gel, de dégel et de neige. Il faudra donc que les automobilistes s’attendent à voir davantage de nids-de-poule.
Rappelons que la première étape de la formation d’un nid-de-poule est la fissure, qui laisse entrer de l’eau dans le sol. Par la suite, lors du gel, son volume augmente et cause une pression sur l’asphalte, sans que le problème soit apparent en surface. Le dégel viendra ensuite faire fondre la masse, qui laissera un vide.
La portion de la route devient alors plus faible, et vulnérable à la circulation intensive et au passage des poids lourds. C’est exactement ce qui se produit actuellement au Québec et en Ontario.
EN VIDÉO : DÉJÀ DES NIDS-DE-POULE À MONTRÉAL :
Normal les redoux en janvier?
Le mois de janvier représente le cœur de l’hiver avec le mois de février, mais les redoux sont loin d’être anormaux. En janvier, les écarts de température de plus de 5 °C au-delà de la moyenne surviennent à quelques occasions.
On enregistre en moyenne de 3 à 8 jours au-dessus de 0 °C au Québec durant le mois. La principale conséquence d’un redoux soudain est le risque d’inondations. Dès que les températures grimpent au-dessus du point de congélation, les glaces se déplacent, provoquant une hausse des niveaux d’eau et des embâcles.
