L’ouragan Matthew pourrait fusionner avec Nicole

Samedi 8 octobre 2016 à 16 h 25 - Après avoir déferlé sur la Floride, la Géorgie et la Caroline du Sud, l'ouragan Matthew, rétrogradé en catégorie 1 vendredi soir, devrait encore apporter plusieurs centaines de millimètres de pluie sur la Caroline du Nord et la Virginie. L'ouragan pourrait ensuite fusionner avec la tempête tropicale Nicole plus au large, dans l'Atlantique. 

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Matthew en bref :

• Encore 250+ mm de pluie attendus en Caroline du Nord et en Virginie
  
• Floride : plus de 2 millions de résidents évacués
• 1,6 million de foyers privés d'électricité
  
• Le plus intense depuis plus de 10 ans
• Devrait fusionner avec la tempête tropicale Nicole et se diriger vers l'Europe
  

Après avoir été rétrogradé en catégorie 1 vendredi à 23h avec des vents de 140 km/h, Matthew le système portait des vents soutenus de 120 km/h samedi en après-midi, et pourrait donc être rétrogradé en tempête tropicale prochainement si ses vents repassent sous la barre des 119 km/h.

Selon les modèles météorologiques, après avoir frappé la côte est de la Floride vendredi, Matthew a remonté la côte est américaine pour passer au-dessus de la Géorgie pour finalement toucher terre en Caroline du Sud à 11h samedi matin. Il devait apporter encore plus de 250 mm par endroits, notamment en Caroline du Nord et en Géorgie.

L'onde de tempête pourrait entraîner des vagues importantes qui pourraient faire monter le niveau de l'eau jusqu'à trois mètres. En plus du vent et des averses, des orages et des risques de tornades sont associés à son passage.

L'ouragan devrait continuer de perdre en intensité en raison de l'eau plus froide et d'un cisaillement des vents plus importants.

Le système devrait lentement s'éloigner des côtes dès samedi pour se diriger vers l'autre tempête tropicale présentement dans l'Atlantique : Nicole. Les deux dépressions devraient fusionner et prendre ensemble sous la forme d'une seule tempête la direction de l'Europe.

Matthew : un cas rare?

L’Atlantique n’a pas connu d’ouragan aussi intense depuis plus de dix ans. Il a atteint brièvement le stade de catégorie 5 la semaine dernière. Depuis ce temps, il a continué d’évoluer au-dessus du stade catégorie 3.

« Ce n’est pas inhabituel qu’un ouragan dure aussi longtemps que Matthew en ce moment. C’est surtout la longévité de son intensité (entre catégorie 3 et 4 depuis cette semaine) qui est plus rare », ajoute André Monette.

Si jamais Matthew est bloqué dans le sud de l’Atlantique, il deviendrait encore plus exceptionnel. Les deux derniers ouragans qui ont rebroussé chemin près des zones habitées remontent à 1994 (Gordon) et 1963 (Genny).

L’impact principal de ce type de trajectoire est évidemment les risques élevés pour les villes côtières (inondations à répétition, vents violents, etc.).

« Habituellement, les ouragans suivent le courant-jet et remontent vers le nord. C’est moins fréquent de voir une tempête faire du sur-place », commente André Monette.

Ouragans : la recette idéale

Un ouragan avance et évolue rapidement en puisant son énergie directement dans l’eau. Pour qu’un ouragan se développe, la température de l’eau doit être d’au moins 26 °C.

Il a également besoin d’un faible cisaillement des vents en altitude afin d’assurer une stabilité à l’œil (le centre de l’ouragan). Plus l’eau est chaude, plus l’ouragan est capable de prendre de l’ampleur et de se déplacer.

Par exemple, en 2012, la température de l’eau était l’une des causes qui a fait en sorte que l’ouragan Sandy a réussi à remonter jusqu’à la côte est des États-Unis.

À l’époque, il avait frappé la ville de New York alors qu’il était de catégorie 1.

En 2016, les météorologues étaient unanimes sur la probabilité de voir la saison plus active dans l’Atlantique, principalement en raison de la température plus élevée de l’eau.

Les deux derniers ouragans qui ont fait du surplace dans l'Atlantique remontent à 1994 (Gorden) et 1963 (Genny). Image : NOAA

Intensité des systèmes tropicaux

• Dépression tropicale : vents à moins de 63 km/h
• Tempête tropicale : vents de 63 à 118 km/h; c'est à ce stade que la tempête est nommée
• Ouragan : vents supérieurs à 119 km/h; l'ouragan conserve son nom de tempête
• Ouragan majeur : vents dépassant 178 km/h
  

Donc, tant et aussi longtemps que Matthew peut puiser son énergie dans l’eau chaude de l’Atlantique, il représente une menace pour les régions côtières.

EN VIDÉO : DÉGÂTS CAUSÉS PAR L'OURAGAN MATTHEW :