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Il ne serait pas « réaliste » de croire qu’il est possible de freiner l’expansion de la maladie de Lyme au Québec.

Maladie de Lyme : expansion rapide aggravée par le climat


Joey Olivier
Chef contenu éditorial - MétéoMédia

Samedi 30 mai 2015 à 5 h 56 -

Les changements climatiques risquent de favoriser la croissance et la propagation des tiques infectées par la bactérie de la maladie de Lyme au cours des prochaines années au Québec. Ce nouveau fléau est au cœur des recherches de Virginie Millien, paléoécologiste et conservatrice au Musée Redpath à Montréal.

Virginie Millien

Virginie Millien

En 2009, la chercheuse, spécialisée dans les impacts des changements climatiques sur les petites espèces animales, a remarqué la présence de tiques infectées par la bactérie à l’origine de la transmission de la maladie de Lyme. « Je me suis rendu compte que c’était nouveau », confie Virginie Millien, paléoécologiste et conservatrice au musée Redpath à Montréal.

Depuis 2011, les chercheurs ont prélevé des tiques sur plus de 25 sites en utilisant un drap de flanelle ou en les prélevant directement de la végétation ou sur les animaux, qui sont également des cibles de choix pour les tiques. « On a commencé l’étude en Montérégie, mais on est allé chercher beaucoup plus loin. On a ciblé des régions où on savait que la tique n’était pas présente », explique la professeure.

Selon les observations, la zone la plus à risque actuellement est la Montérégie, mais la propagation de la tique est bien réelle.

« On est en émergence, ce n’est pas explosif, mais ça augmente chaque année assez rapidement. Le taux d’infection des tiques a augmenté de façon significative au cours des dernières années « Les premières années on était à moins de 10 % et aujourd’hui on se rapproche des taux d’infection connus aux États-Unis de 20 % », ajoute la spécialiste.

La tique de la maladie de Lyme s'accroche aux petits animaux comme la souris. (photo: Virginie Millien)

La tique de la maladie de Lyme s'accroche aux petits animaux comme la souris. (photo: Virginie Millien)

Maladie de Lyme en bref

-Le nombre de cas est passé de 2 (2004) à 140 (2013)

-La zone la plus infectée est la Montérégie

-Le risque est plus élevé en été

Climat : plus chaud, plus vite

La température moyenne du Québec (méridional) a augmenté d’environ 1,5 °C dans l’ouest et dans le sud de la province, de 1961 à 2010. Les impacts de ce réchauffement sont un sujet d’étude relativement nouveau pour la communauté scientifique.

On observe cependant certains changements, notamment au chapitre de la moyenne de gel au sol. « La moyenne du dernier gel est de 4 à 8 jours plus tôt, si on compare les données de 2000 à 2014, avec celle de 1961 à 1990, à Montréal, Sherbrooke et Québec », confirme André Monette, météorologue à MétéoMédia.

Par exemple, à Montréal, la moyenne du dernier gel se situait au 2 mai de 1961 à 1990, tandis qu’il se situe au 28 avril depuis 2000. Si le dernier gel survient plus tôt, la croissance des végétaux –et des tiques- sera également plus hâtive et prolongée.

Cette tendance au réchauffement est au cœur des recherches sur la prolifération des tiques de la maladie de Lyme. La souris, qui est un excellent moyen de transport pour la tique, s’étendrait plus au nord de la province à une fréquence de 10 km par année. « Plus il fait chaud, moins l’hiver est long, plus l’environnement est favorable à la souris », spécifie Mme Millien. Par ricochet, cette expansion de la souris engendre une expansion des tiques infectées par la bactérie de la maladie de Lyme.

Impossible à freiner

Même si elles le voulaient, les autorités pourraient ratisser toutes les forêts, les boisés ou les zones à hautes herbes, il ne serait pas « réaliste » de croire qu’il est possible de freiner l’expansion de la maladie de Lyme au Québec. « Par contre, on peut s’adapter, changer nos comportements humains pour limiter l’exposition aux pathogènes », fait valoir Mme Millien.

Le fait que les médias parlent davantage de la maladie a aussi contribué à faire connaître la problématique à laquelle les intervenants de la santé ont dû aussi s’adapter. La scientifique s’étonne cependant de ne pas voir des affiches indiquant la présence de tiques contaminées dans les boisés à risque. « C’est un problème d’éducation du public. Quelqu’un qui n’écoute pas la radio et ne voit pas les reportages comme ceux qui ont été diffusés au cours des dernières années n’est pas forcément au courant du risque », conclut Virginie Millien.

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