L’hiver pourrait-il ne jamais revenir en force?
Chef contenu éditorial - MétéoMédia
Lundi 19 février 2018 à 11 h 45 - Grande cassure du froid, redoux et retour de la pluie, l’hiver semble avoir été mis sur pause au Québec. Plusieurs se demandent même si l’hiver reviendra d’ici la fin de la saison. Notre équipe s’est posé la question avec notre expert Réjean Ouimet. Est-ce possible de dire adieu à l’hiver aussi tôt qu’en février? Voici les pistes de réponse.
À lire également : Est-ce que la neige survivra jusqu'au week-end ?
D’abord, on parle d’une fin d’hiver lorsque les froids prononcés s’estompent plus tôt que prévu et que les précipitations sous forme de neige font davantage place à la pluie.
Le Québec a déjà connu de grandes cassures en février, mais qui n’ont pas réussi à tenir le coup en mars. Le cas le plus récent remonte au mois de février 2017.
Du 18 au 25 février, on a enregistré cinq jours où le mercure a atteint 5 ˚C et plus (dont 20 ˚C le 25 février). Cette impression que l’hiver était déjà chose du passé a cependant été oubliée très rapidement en mars. On a connu une vague de froid du 9 au 14 mars, qui s’est terminée par une tempête de neige monstre.
« Pourtant, il n’y avait plus de neige au sol le 24 février (un mois à l’avance), pendant que la tempête du 14 mars avait lieu avec 15 jours de retard », spécifie Réjean Ouimet, expert à MétéoMédia.
Un autre exemple marquant est celui du 17 au 25 février 1981, il a fait au-dessus de 0 ˚C durant le jour et la nuit dans le sud du Québec. Le mercure a culminé à 15 ˚C à Montréal le 22 février, sans compter deux douches froides de 25 mm et plus.
« À Montréal, il y avait 25 cm de neige au sol avant le redoux (10 février). Après le redoux (20 février), il n’y en avait plus! », confirme Réjean Ouimet. Ce contexte exceptionnel avait eu des conséquences sur la saison des sucres (écoulement précoce des érables), les arbres (bourgeonnement) et les cours d’eau (inondations majeures).
Encore une fois, cet affaiblissement de l’hiver n’a pas duré. Le mois de mars suivant, les températures étaient de retour sous la barre des -10 ˚C du 14 au 19 mars. Un adieu rapide à l’hiver, c’est possible Il n’est pas impossible qu’un hiver faiblisse et disparaisse très tôt dans la saison.
Photo prise en mars 2012 par Diane Germain
L’exemple le plus spectaculaire au Québec est celui de 2012. Le 17 mars, le mercure montait à 12,3 °C à Gaspé, alors que la moyenne est de -3,7 °C. Jusqu’au 23 mars 2012, les températures ont dépassé la barre des 20 °C pour la première fois de la saison dans certaines villes, atteignant même un sommet de 25 °C en Montérégie et en Outaouais, et 26,2 °C à Roberval (21 mars).
Plusieurs Québécois en ont profité pour sortir leurs vêtements d’été. Par ailleurs, l’hiver 2011-2012 a débuté avec un mois de retard et il s’est terminé un mois à l'avance, ce qui a évidemment eu plusieurs conséquences sur les sports hivernaux et la saison des sucres.
Une finale douce et rapide d’un hiver ne signifie cependant pas que le printemps sera chaud. Le départ hâtif du froid arctique marque le retrait du froid intense. Mais ceci n’empêchera pas l’air frais de revenir régulièrement vers le Québec et l’Ontario.
À VOIR ÉGALEMENT : LE PRINTEMPS EN 5 CHIFFRES :
