Les lamas à la rescousse du vaccin contre la grippe

Dimanche 11 novembre 2018 à 15 h 20 - Les lamas, ces drôles d’animaux aux petites jambes et au grand cou. Qui aurait cru qu’un jour, on les utiliserait pour la recherche scientifique ? Des chercheurs ont découvert que les anticorps du lama seraient la solution miracle à l’efficacité incertaine du vaccin contre la grippe.

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Le virus de l’influenza a la capacité de muter, et ce, de différentes façons. Plus précisément, ce sont les antigènes qui varient. Ils se retrouvent en majorité à la surface du virus. Les anticorps produits par notre système immunitaire doivent reconnaître ces antigènes et les combattre. Comme il est difficile de prévoir comment le virus va muter lors de la prochaine saison, l’Organisation mondiale de la santé lance les dés chaque année. C’est pourquoi l’efficacité de ce vaccin varie entre 50 % à 70 %. Or, l’influenza possède aussi des antigènes invariables difficilement accessible par nos anticorps. Ce sont ceux-ci qu’il faut cibler davantage pour augmenter le taux d’efficacité du vaccin, ce qui pourrait être possible grâce aux lamas. 

C’est que les anticorps de ces animaux sont nettement plus petits que ceux des autres mammifères, y compris l’humain. Ils sont donc en mesure d’atteindre les antigènes invariables du virus de la grippe. Les chercheurs ont combiné les anticorps des lamas à ceux des humains pour créer un nanoanticorps. 

Deux méthodes, deux réalités 

Deux tests ont été effectués sur des souris. Le premier est une injection dans la circulation sanguine et attaque directement le virus. Cependant, les anticorps ont présenté une durée de vie limitée. Dans cette situation, le vaccin devrait être renouvelé plusieurs fois par saison pour assurer son efficacité. 

La deuxième façon est plus complexe : elle nécessite la création d’un gène mi-homme, mi-lama qui permet au corps de développer des anticorps performants. Les chercheurs ont administré ce gène par voie nasale aux souris et leurs cellules respiratoires ont commencé à créer des anticorps qui leur sont propres. Les résultats des deux méthodes sont concluants : les anticorps protègent les souris face à plus de 60 variantes de l’influenza, même celles qui sont inattendues, celles que l’OMS essaient de prédire chaque année. 

Le traitement est toujours en développement. Il faudra encore attendre un certain temps avant de voir apparaître le premier vaccin de ce genre destiné aux humains.  

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