Des hivers doux avec plus de neige?
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Lundi 14 septembre 2015 à 12 h 56 - À la suite de la diffusion de notre aperçu de l’automne et de l’avant-goût de l’hiver, plusieurs d’entre vous nous demandent sur les réseaux sociaux si les hivers doux donnent lieu à plus de tempêtes de neige. Il y a aussi le retour du verglas qui suscite de nombreuses interrogations en raison du phénomène El Niño. Notre équipe s’est donc penchée sur la question en analysant les 20 derniers hivers, durant les périodes de décembre à février.
« Deux fois sur trois, les hivers doux ne donnent pas plus de neige, mais davantage de précipitations qui peuvent tomber sous forme de pluie à cause de la douceur », explique Réjean Ouimet, présentateur et spécialiste à MétéoMédia.
Prenons en exemple deux hivers doux, mais qui ont connu des scénarios de précipitations différents. En 2007-2008, la majorité des villes du Québec ont eu un hiver de 1 °C à 2 °C moins froid que la normale, mais les bordées de neige se sont succédé.
Montréal avait reçu 257 cm de neige, soit 113 cm de plus que la normale. La situation avait été encore plus marquante à Québec, avec un total de 325 cm (moyenne de 214 cm par hiver).
« Le cas de l’hiver 2007-2008 est une belle illustration de trajectoire des tempêtes qui nous ont maintenus au Québec du côté neigeux avec des quantités plus féroces. C’est l’exception qui confirme la règle », commente le spécialiste.
L'hiver 2007-2008 avait été plus doux que la normale, mais exceptionnellement neigeux.
À l’opposé, l’hiver 2011-2012 près de 5 °C plus doux qu’à l’habitude dans certaines villes du Québec, mais la neige a connu un net déficit.
À Montréal, il était tombé 44 cm de moins qu’en temps normal durant l’hiver. Ce déficit de neige était cependant moins important à Québec.
Pourtant, au total, les précipitations étaient au-dessus des normales pour ces deux villes, mais elles étaient tombées aussi sous forme de pluie.
« Un hiver doux avec moins de neige est une possibilité que l’on a déjà vue dans le passé », conclut Réjean Ouimet.
À l'hiver 2011-2012, reconnu comme un hiver doux, les précipitations sous forme de neige avaient été sous les normales.
Hiver doux : une deuxième crise du verglas?
Une autre préoccupation concernant les conséquences des hivers doux est que les conditions de douceur sont plus propices au verglas.
Plusieurs personnes craignent –avec raison- de voir une deuxième crise du verglas comme durant l’hiver 1997-1998, année où on a connu le dernier El Niño fort dans le monde. Cette année, on prévoit que le phénomène sera encore plus intense, ce qui laisse place à de nombreuses interprétations sur l’allure de l’hiver prochain.
Évidemment, on ne peut prévoir du verglas trois mois à l’avance, mais on peut cependant nuancer les conditions derrière la crise du verglas de 1998. Lors du verglas, trois systèmes sont passés au même endroit durant 5 jours. Ce contexte a laissé plus de 100 mm de pluie verglaçante en quelques jours, surtout en Montérégie. Dans ce cas-ci, on ne peut pas affirmer que c’est directement la faute d’El Niño.
En janvier 1998, 3000 structures du réseau électrique d'Hydro-Québec se sont effondrées sous le poids de la glace.
Trajectoire du sud cet automne et cet hiver
Les vents dominants en haute altitude (appelés courant-jet) sont particulièrement forts sur le sud des États-Unis. Ceci a pour effet de favoriser la remontée des systèmes dépressionnaires en provenance du golfe du Mexique.
Le Québec et l’est du Canada deviennent donc plus sujets à trois types de dépressions, soit celles du Colorado, du Texas ainsi que la dépression côtière.
Dans les trois cas, elles contiennent une grande charge d’humidité et peuvent engendrer une variété de précipitations (neige, grésil, pluie verglaçante et pluie).
Les conséquences de ces dépressions devraient se faire sentir dès l’automne et se poursuivre en hiver. Cette hypothèse sera étudiée cet automne par nos spécialistes d’ici la diffusion de l’aperçu officiel de l’hiver de MétéoMédia.
Avec la collaboration spéciale de Julien H. Pellerin, météorologue à MétéoMédia.
EN VIDÉO : LES DANGERS DU VERGLAS :