Les étés du Québec ne seront plus jamais les mêmes

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Lundi 14 mai 2018 à 9 h 30 - Les étés québécois sont plus longs et plus chauds qu’au début du 19e siècle. L’installation de la chaleur a cependant été déréglée au cours des dernières années. Voici pourquoi.
Ne manquez pas la diffusion de l’Aperçu de l’été 28 mai, dès 6h, ainsi que l’Aperçu décortiqué à 18h.
« Il y a 100 ans, dans le sud du Québec, les étés s’installaient de 8 à 10 jours plus tard qu’au cours des plus récentes décennies. De plus, ces mêmes étés finissaient de 8 à 10 jours plus tôt », confirme Réjean Ouimet, expert à MétéoMédia.
Pour établir le début et la fin de l’été, on a retenu les périodes où il a fait 23 °C à Montréal et 22 °C à Québec sur une base régulière. À Montréal, de 1871 à 1900, la chaleur estivale commençait en moyenne le 19 juin et se terminait le 26 août.
La métropole a fait des gains importants de 1981 à 2010, alors que la moyenne du début de l’été se situe autour du 12 juin et se termine le 3 septembre.
La tendance est similaire à Québec. De 1877 à 1900, les étés ont démarré en moyenne autour du 22 juin pour se terminer le 22 août. De 1981 à 2010, cette période a été devancée au 12 juin, alors que la fin a été décalée au 30 août.
« En comparant les étés d’il y a un siècle, cette saison est décalée de 8 à 10 jours plus tôt au début et de 8 à 10 jours plus tard à la fin. Il est important de considérer des périodes plus longues (30 ans) afin d’avoir un portrait plus juste du décalage », explique Réjean Ouimet.
La décennie 1970 a été plus froide et les étés ont eu tendance à se laisser désirer plus longtemps, tout comme dans les années 1900. Plus près de notre époque, la décennie des années 1990-2000 a été marquée par des étés plus hâtifs.
Plus difficile depuis 10 ans
Cette tendance favorisant les étés plus longs et plus chauds est plus nuancée lorsqu’on s’attarde à l’histoire météo récente. Selon les chiffres regroupant les sept dernières années, tant du côté de Montréal qu’à Québec, les périodes estivales affichent un certain retard lorsqu’on les compare avec celles de 1981 à 2010.
« L’installation a été particulièrement difficile avec des retards de 5 à 9 jours (chaleur stable) au mois de juin avant d’avoir des conditions estivales de 23 ˚C et plus », indique Réjean Ouimet.
En fait, plusieurs Québécois ont l’impression que les derniers étés ont commencé plus tard pour mieux se prolonger par la suite. Ils n’ont pas tort. La majorité des étés de 2011 à 2017 a commencé plus tard, mais ils se sont terminés en moyenne 6 jours plus tard.
« D’où l’impression du décalage vers l’avant, tout est plus tard. C’est surtout le problème de la transition du printemps vers l’été qui marque les dernières années », ajoute Réjean Ouimet.
L’exemple le plus récent et le plus spectaculaire remonte à 2017. La première canicule de l’année a été en septembre avec une soixantaine de records d’un bout à l’autre de la province.
On observe également que l’installation de la chaleur estivale est plus hâtive (de 5 à 7 jours) à Montréal qu’à Québec. Dans le cas de Québec, la durée de l’été des cinq dernières années est plus courte de 8 jours par rapport à la moyenne de 1981 à 2010.
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