Le vortex polaire faiblira, ce n’est pas une bonne nouvelle
Météorologue
Jeudi 20 décembre 2018 à 15 h 00 - Le vortex polaire va s’affaiblir et se diviser. Cette situation pourrait changer rapidement le cours de notre hiver dès janvier. Voyez comment.
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Rappelons que le vortex polaire est une zone de basse pression au-dessus du pôle Nord que l’on retrouve dans la stratosphère (une couche de l’atmosphère au-dessus de la troposphère, située à 10 à 50+ km au-dessus du sol). Il est caractérisé par de forts vents tourbillonnants d’ouest en est et il contient une importante masse d’air froid.
Lorsque celui-ci est qualifié de fort ou encore de stable, contrairement à ce que l’on peut penser, cela signifie que les conditions hivernales au Canada tendent à se rapprocher des normales ou même être plus douces. C’est ce que l'on a observé ce mois de décembre avec un fort vortex polaire.
Par exemple, les températures sont au-dessus des normales au Canada, mais près des normales au Québec. La première moitié du mois de décembre au Québec a été légèrement sous les normales sauf dans le centre de la province où le froid a été plus corsé. Avec des fluctuations importantes, la deuxième moitié devrait être dans les normales saisonnières.
Cependant lorsqu’il faiblit à cause d’un réchauffement soudain de la stratosphère, les conditions hivernales peuvent s’annoncer extrêmes. Cette situation est envisagée par certains modèles météorologiques à la fin du mois de décembre et aura des conséquences en Amérique du Nord dès le mois de janvier.
Le ralentissement des vents du vortex le divisera et permettra à l’air froid de descendre à des latitudes plus basses. Pire encore, il favorisera un scénario de blocage au niveau du Groenland qui pourrait mener à une longue période de froid au Québec. C’est donc du temps froid sur une longue période qu’il faudra surveiller en deuxième moitié de l’hiver. Ce temps froid pourra aussi favoriser la formation de tempête de neige.
Attention toutefois, le comportement du vortex polaire est encore difficile à prédire et ses effets ne se feront pas instantanément, mais plutôt sur une longue période pouvant ainsi changer notre saison hivernale au complet et même le début du printemps. Si cela se produit, l’Amérique du Nord ne sera pas la seule victime, mais l’Eurasie le sera aussi.
Un tel changement du vortex avait été observé en février 2018. Une vague de froid avait touché l’Europe en mars et une succession de tempêtes côtières avait affecté l’est des États-Unis et du Québec, mais aussi les Maritimes. Le froid avait persisté par la suite jusqu’en avril au Québec.
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