Le Québec menacé par un poisson vorace
Rédacteur - MétéoMédia
Dimanche 29 janvier 2017 à 16 h 49 - Le gouvernement fédéral a admis vendredi l’arrivée de la carpe asiatique dans les Grands Lacs, dont certains mènent aux cours d’eau québécois. Les conséquences de la propagation de cette espèce invasive « pourraient être extrêmement graves dans les 50 prochaines années », a estimé le ministère des Pêches et Océans Canada.
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Vingt-trois carpes de roseau – une des quatre espèces de carpe asiatique – ont été capturées dans les bassins des lacs Érié, Ontario et Michigan entre 2013 et 2016. Les analyses commanditées par Pêches et Océans Canada ont révélé que tous ces poissons étaient nés « en dehors des eaux des Grands Lacs et s’étaient introduits au Canada », est-il expliqué dans un communiqué de presse publié le 27 janvier. Au printemps dernier, un spécimen de près d’un mètre et de plus de 25 kg avait été pêché dans le fleuve Saint-Laurent, en aval de Montréal.
La faune indigène en danger
Le nombre peut paraître faible, mais ces carpes ont toutes les caractéristiques pour proliférer presque n’importe où : leur taille imposante (jusqu’à 1,25 m et 50 kg) la place hors de portée des prédateurs naturels, chaque femelle pond en moyenne 500 000 œufs, elles sont tolérantes à des conditions environnementales variées, leur croissance est rapide et leur appétit sans limites. Ce poisson mange chaque jour l’équivalent du tiers de son poids.
Introduites accidentellement dans les cours d’eau des États-Unis dans les années 1970, les carpes de roseau s’y sont adaptées de façon impressionnante. Aujourd’hui, ces poissons représentent 90 % de la biomasse animale à certains endroits de la rivière Illinois, près des Grands Lacs !
Le Québec prend aussi la menace très au sérieux. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) dispose d’une enveloppe de 1,7 million de dollars jusqu’en 2019 pour suivre la situation. Mais le point de non-retour a sûrement déjà été franchi. L’an dernier dans un entretien au journal Le Devoir, le coordonnateur de l’équipe du MFFP, Michel Legault, avait estimé qu’il est très probable que ces poissons se retrouvent largement répandus au Québec.
Sources : Le Devoir | MFFP | Pêches et Océans Canada