Le premier Canadien a 24 000 ans !
Rédacteur - MétéoMédia
Samedi 21 janvier 2017 à 14 h 55 - De nouveaux travaux archéologiques menés par des scientifiques montréalaises ont reculé de 10 000 ans l'hypothèse précédente de l’arrivée de l’Homme en Amérique du Nord.
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La présence humaine sur notre continent remonte à 24 000 ans, à l’époque où la dernière ère glaciaire était à son apogée, conclut une étude menée par deux chercheuses de l’Université de Montréal. La professeure Ariane Burke et son associée doctorante Lauriane Bourgeon ont déterminé que le détroit de Béring a été traversé 10 000 ans plus tôt que ce qui était estimé jusqu’ici.Â
Une analyse au radiocarbone (carbone radioactif) réalisée sur 36 000 fragments d’os d’animaux a révélé que 15 d'entre eux montraient des traces d’intervention humaine et 20 autres avec une intervention déterminée « probable ». Ces ossements avaient été découverts il y a plusieurs dizaines d’années dans les grottes du Poisson bleu, dans le nord du Yukon et conservés depuis au Musée canadien de l’histoire à Gatineau.Â
Le plus vieux fragment serait celui d'une mandibule de cheval. Il porte ainsi les marques d’un outil de pierre qui aurait été employé « vraisemblablement pour en détacher la langue », peut-on lire sur le site de l’université de Montréal. « Il s’agit de séries de traits droits, au profil en forme de V, tracés sur la surface de l’os par des outils de pierre utilisés pour dépecer l’animal, précise Ariane Burke. Ces stigmates sont incontestablement des signes de découpes opérées par des humains. »
À l’époque de la dernière ère glaciaire, l’extension massive de la calotte polaire et des glaciers continentaux avait fait baisser de plusieurs dizaines de mètres le niveau des océans. Le détroit de Béring formait alors un pont terrestre entre la Sibérie et l’Alaska, un chemin très probablement emprunté par l’Homme pour s’installer progressivement sur le continent américain, selon de nombreux scientifiques.
Sources : Radio-Canada | Université de Montréal