La pluie fait voyager les bactéries au sol
Rédacteur - MétéoMédia
Dimanche 19 mars 2017 à 19 h 33 - Une bonne pluie peut avoir un effet nettoyant sur la terre. Mais une étude du prestigieux Institut de Technologie du Massachusetts (MIT) publiée vendredi affirme que dans certaines conditions, la pluie serait responsable de la dissémination d'une quantité non négligeable de bactéries du sol, pouvant être parfois infectieuses.
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En utilisant des images en très haute définition, les chercheurs du Département d’ingénierie mécanique du MIT ont observé l’effet de la chute de gouttes d’eau provenant de différentes formes de pluie sur des sols secs foisonnants de bactéries.
Dans les expériences, selon le type de sol (sablonneux ou argileux), la température et l’intensité de la pluie, les gouttes d'eau tombaient sur des sols chargés de bactéries. D'après les images obtenues en haute résolution, les gouttes d'eau produisent des bulles d'air qui capturent des bactéries au sol, montent puis éclatent en libèrant plus ou moins d’aérosols dans les environs. Or, d'après les résultats, chacun de ces aérosols peuvent transporter plusieurs milliers de bactéries ! Ces organismes peuvent également survivre plus d’une heure après leur pulvérisation.
800 000 milliards de milliards de bactéries
« Si ces bactéries portées par l’air sont poussées plus loin par les vents, elles peuvent traverser une bonne distance avant d’atterrir et coloniser un nouveau territoire », affirme Cullen Buie, professeur associé au Département d’ingénierie mécanique. L’équipe a calculé que les précipitations totales dans le monde pourraient être responsable de la dispersion de 1 à 25 % de la totalité des bactéries présentes sur les sols. Cela représente entre 10 000 et 800 000 milliards de milliards de bactéries par an.
Si la grande majorité des bactéries sont bénignes, certaines sont cependant porteuses de maladies.
Des pistes futures pour contenir l'expansion des maladies ?
« Imaginez que vous possédiez une plante infectée par un pathogène, et que ce dernier atteigne le sol, ajoute Cullen Buie. Nous savons désormais que la pluie peut la disperser encore plus. Les gouttes créées par l’Homme à travers les arroseurs automatiques sont aussi capables de jouer un rôle identique dans ce phénomène. Donc cette étude peut être utile pour comprendre comment contenir des pathogènes. »
Sources : MIT | Sciences et Avenir