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Florence : une catastrophe naturelle... Et sanitaire


Théodore Doucet
Rédacteur - MétéoMédia

Mercredi 19 septembre 2018 à 10 h 34 - Les précipitations record apportées par l'ouragan Florence ont causé le débordement de nombreuses fosses à purin dont le contenu est désormais dans l'environnement. Détails ici.


À lire également : Florence: 1 000mm de pluie et des rafales à 250 km/h


Mercredi, 10 h 30 :

En Caroline du Nord, il y a 9,7 millions de porcs qui produisent plus de 35 milliards de litres de purin (fumier liquide). Dans une ferme de porcs à très grande échelle, l'urine et les excréments des mammifères sont récupérés et stockés dans ce que l'on appelle des fosses à purin. On ajoute ensuite de l'eau et une bactérie anaérobie qui digèrera le lisier : c'est pour cette raison que les fosses à purin sont roses. 

Florence est entré en ouragan de catégorie 1 en Caroline du Nord. Il s'est déplacé très lentement, autour de 7 km/h, ce qui a causé de très nombreuses précipitations. Au moins 77 fosses à purin ont débordé ou risquent de le faire très prochainement. 

Une catastrophe écologique

Le purin non traité a de fortes chances de se retrouver dans les rivières environnantes, ce qui entraînera un nombre important de décès chez les poissons, ainsi que de probables infestations d'algues toxiques.

12 septembre 2018 :

Florence continue de grandir et de gagner en intensité, et est destiné à devenir l’ouragan le plus puissant à frapper les Carolines en près de 30 ans, dès jeudi : plus d’un million de personnes ont commencé à fuir les rives atlantiques. Les installations industrielles et énergétiques restent quant à elles sur place. Et certaines présentent de grandes vulnérabilités aux vents et aux pluies issus d'un ouragan.

Neuf centrales nucléaires se trouvent en travers ou près de la course folle de Florence, dans les Carolines et en Virginie.

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Celle de Brunswick, en Caroline du Nord, se situe en première ligne et devrait passer dans ou tout près de l'oeil de l'ouragan, là où la férocité du système se déploie à son maximum. La compagnie Duke Energy, qui exploite l'installation, assure être prête à affronter l'événement. Les opposants au nucléaire sont, évidemment, moins catégoriques. Les deux réacteurs de ce complexe, installés à sept kilomètres à l'intérieur des terres, ont été construits pour résister à des vents de catégorie 5, excédant 251 km/h, d'après Karen Williams, une porte-parole de Duke Energy. Ils ont été construits à six mètres au-dessus du niveau de la mer, alors que l'onde de tempête prévue ne devrait pas dépasser quatre mètres, appuie-t-elle auprès du magazine Time.

Des centrales similaires à Fukushima

La centrale de Brunswick sera éteinte deux heures avant que les vents de force d'une tempête tropicale (63 km/h et plus) ne se fassent sentir. La compagnie enverra du personnel supplémentaire pour surveiller la structure durant l’ouragan.

Toujours est-il que les réacteurs à eau bouillante sont similaires à celles de la centrale nucléaire de Fukushima, qui avait explosé en 2011 après avoir été inondée. C’est le talon d’Achille de ce type d’installation, « particulièrement vulnérable aux inondations », d’après Edwin Lyman, expert nucléaire à l’Union of Concerned Scientists, un groupe américain indépendant de scientifiques. Des fuites ou explosions sont à redouter, pour ces centrales qui en ont certes vu d’autres, mais qui sont parfois âgées de plus de quarante ans.

La vie marine suspendue aux fermes porcines

D’autres industries présentent des risques environnementaux si leur structure venait à céder face à la violence de Florence. La Caroline du Nord est un des plus grands producteurs de porcs aux États-Unis, avec plus ou moins neuf millions de cochons élevés dans quelque 2 300 fermes. Cela représente une quantité astronomique de fumier : entre quatre et cinq milliards de kilos de déjections en découlent chaque année.

Or, les fermes les entreposent dans des fosses à purin parfois grandes comme des terrains de soccer. Près de 1 000 mm de pluie sont attendus par endroits : ces pluies extraordinaires et les inondations à venir sont susceptibles d’éparpiller ce fumier dans les environs. C’était arrivé en 1999, lorsque l’ouragan Floyd a fait céder des dizaines de ces lagunes. Les déchets liquides qui en ont échappé ont terminé dans les estuaires et ont été responsables d’éclosions d’algues et d’une mortalité massive de l'écosystème marin.

Pour finir, des bassins stockant 100 millions de tonnes de cendres de charbon pourraient également déborder. Les déchets toxiques seraient alors déversés dans la nature... Les différents sites concernés ont d’ores et déjà commencé à renforcer leurs installations.

À VOIR ÉGALEMENT : Regardez les premières conséquences de l'ouragan Florence en Caroline du Nord



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