El Niño manquera-t-il son rendez-vous historique?
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Mercredi 14 octobre 2015 à 12 h 28 - Le phénomène El Niño continue de s’intensifier dans la zone équatoriale du Pacifique, mais tout indique qu’il ne sera pas en mesure de battre le record remontant à l’hiver 1997-98.
Le 8 octobre dernier, la NOAA a maintenu la probabilité de 95 % de voir le phénomène se développer cet hiver dans l’hémisphère Nord.
Après un départ en lion en début d’année, l’écart de température de l’eau de surface a quelque peu diminué. Ce départ faisait dire à de nombreux spécialistes que l’année 2015 risquait de battre toutes les marques établies.
Toutefois, la diminution de l’intensité du phénomène depuis l’été amenuise les chances de voir un El Niño record cet hiver.
« Est-ce que le El Niño de 2015 rattrapera celui de 1997? On a des doutes là-dessus, car il pourrait « tomber » avant la fin de l’année », explique Réjean Ouimet, présentateur et spécialiste à MétéoMédia.
Forecast update: #ElNino strengthening, likely to persist into spring 2016 @NWS @NWSCPC https://t.co/2NqPaEgysz pic.twitter.com/sSh3SxB1Py
— NWS (@NWS) October 8, 2015
Sachez cependant que s’il est moins « historique » qu’anticipé au départ, il restera fort et engendrera une série de conséquences dans certaines régions du globe.
Selon le spécialiste de MétéoMédia, la concentration d’eau chaude demeure très importante actuellement. « On voit les anomalies de température qui se sont développées au cours des derniers mois.
En septembre, l’eau chaude a semblé gagner davantage de terrain sur les côtes de l’Amérique du Sud ».
Comme on peut voir sur ce tableau, la courbe de l’évolution d’El Niño en 2015 se retrouve entre celle de 1997 et 1982.
Ce phénomène est un facteur d’analyse important utilisé dans les prévisions mondiales pour l’hiver prochain.
Par exemple, le centre de prévisions américain s’attend déjà à plus de précipitations que la normale l’hiver prochain en Floride.
Du côté de l’Australie, des chercheurs de l’université du Queensland et de la NOAA ont indiqué que le courant chaud d’El Niño représente une menace pour les massifs coralliens, qui sont fortement exposés au blanchiment.
Règle générale, le phénomène engendre du temps sec en Australie, en Indonésie ainsi qu’en Asie du Sud et du Sud-Est.
Au Québec, les impacts de ce contexte climatique mondial sont moins évidents, car il n’y a aucune corrélation scientifique confirmée entre le phénomène El Niño, les anomalies de températures et les précipitations sur le territoire. Les deux derniers El Niño fort ont donné lieu à des hivers doux en 1997-1998 et en 1982-1983.
Sources : Climate.gov | NOAA | Le Monde |