El Niño désormais irréversible et inattendu
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Lundi 14 septembre 2015 à 5 h 55 - Durant le mois d’août, le réchauffement de l’eau de surface dans l’océan Pacifique s’est poursuivi dans le centre et l’est de la zone équatoriale. Dans une mise à jour publiée jeudi, la NOAA évalue à 95 % les probabilités de voir un El Nino de forte intensité l’hiver prochain dans l’hémisphère Nord. L’écart positif de températures dans cette zone du Pacifique est près ou supérieur à 2 °C.
Cette analyse est importante dans la mesure où elle confirme l’évolution du phénomène à cette période-ci de la saison. En 2014, l’écart de températures n’avait finalement pas été assez significatif pour être catégorisé comme un El Niño. Pourtant, l’année dernière a été la plus chaude jamais observée. 2015 a déjà battu les records de chaleur.
El Niño update: Strong #ElNino in place, likely to peak late fall/early winter says @NWSCPC https://t.co/2NqPaEgysz pic.twitter.com/d2eK8PcBO5
— NWS (@NWS) 10 Septembre 2015
Une « nouvelle planète »
Dans un communiqué émis le 7 septembre, l’Organisation météorologique mondiale souligne que le prochain El Niño pourrait « faire partie des quatre épisodes les plus intenses qui aient été observés depuis 1950 ».
L’incertitude règne actuellement sur les bouleversements climatiques possibles sur la planète advenant l’effet domino provoqué par un El Niño sans précédent. Le phénomène actuel est considéré comme « unique » à cause de la combinaison de son influence et de la diminution des glaces arctiques.
«Le dernier grand épisode El Niño a eu lieu en 1997-98. La planète a beaucoup changé en 15 ans. Pendant des années, la banquise arctique a enregistré des étendues minimales record. Nous avons perdu une immense superficie du manteau neigeux de l’hémisphère Nord, probablement plus d’un million de kilomètres carrés en 15 ans. C’est une planète complètement différente que nous étudions et nous ne comprenons pas totalement les nouvelles tendances qui se font jour» a commenté David Carlson, directeur du Programme mondial de recherche sur le climat, coparrainé par l'OMM.
Les spécialistes se demandent donc si les deux influences accentueront ou annuleront les impacts dans le monde. Règle générale, le phénomène engendre du temps sec en Australie, en Indonésie ainsi qu’en Asie du Sud et du Sud-Est.
Pour la première fois de son histoire, le Service météorologique indien a diffusé publiquement un avis de sécheresse annonçant que les pluies de mousson seraient inférieures de 12 % à la normale. Les prévisions anticipées d’El Niño ont joué un grand rôle dans l’élaboration de cet avis.
«Nous constatons qu’actuellement la mousson indienne est presque inférieure de 12 % à la normale. Il ne reste qu’un mois de mousson d’été; il sera donc difficile de parvenir au niveau habituel» a indiqué Rupa Kumar Kolli, spécialiste du phénomène au sein de l’OMM.
.@NOAA says a strong #ElNiño is in place. Will it affect YOU? Read our Q&A to find out: https://t.co/EFipL5QbaB pic.twitter.com/MaFNPp6rgq
— NOAA Climate.gov (@NOAAClimate) 10 Septembre 2015
Impacts sur l’hiver québécois?
Plusieurs se demandent quels sont les impacts de ce contexte climatique mondial sur le Québec. La réponse officielle est qu’il n’y a aucune corrélation scientifique confirmée entre le phénomène El Niño, les anomalies de températures et les précipitations au Québec. Certains de nos hivers ont cependant été plus doux lors d’un El Niño fort, comme en 1997-1998 et en 1982-1983.
EN VIDÉO : APERÇU de l'AUTOMNE 2015 :