Climat : les deux pieds sur l’accélérateur

En 2015, 196 pays signent l’Accord de Paris et ainsi, s'engagent à limiter le réchauffement global à 2 °C. Ces pays promettent également de tout mettre en œuvre pour tenter de ne pas dépasser 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Une nouvelle étude conclut que ce seuil sera atteint vraisemblablement entre 2030 et 2032 et que la barre des 2 °C fera partie de notre quotidien autour de 2043.

L’urgence de réduire nos émissions

La situation ne s’est pas grandement détériorée, c’est juste que notre évaluation de l’urgence climatique s’est nettement précisée. Grâce à une nouvelle façon de mesurer la température de la surface des océans et en ajoutant une plus vaste quantité de données prises aux pôles, deux régions qui se réchauffent deux à trois fois plus vite que le reste de la planète, les modèles de prévisions climatiques arrivent avec une plus grande précision à prévoir le climat de demain. Selon les chercheurs, même si nos émissions ont quelque peu ralenti, nous sommes encore bien loin du but malgré les efforts consentis.

Autre fait non négligeable, une mise à jour des données compilées par le Centre Hadley pour la recherche et la prévision climatique conclut que le réchauffement planétaire que l’on croyait de 0,91 °C depuis l’ère préindustrielle est, en fait, de 1,07 °C. Il nous reste encore moins de temps pour agir si on veut atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Tout n’est pas perdu

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), nous devons réduire nos émissions de moitié d’ici 2030 et complètement à compter de 2050, si on veut atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Depuis que les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme, ils nous donnaient toujours comme année de référence 2100. “Voici ce que sera notre climat à la fin du XXIe siècle” ….. etc… Cette façon de faire donne l'impression que les résultats de nos baisses d’émissions ne se feront sentir que dans très longtemps. Cette date très lointaine nous porte à agir comme si les résultats étaient loin et durs à atteindre. Plusieurs ont donc déjà jeté l’éponge.

Des chercheurs de l’université de Leeds au Royaume-Uni ont cependant pris une approche plus directe en étudiant l’impact de la baisse de nos émissions à court terme. 2040 par exemple. Ils affirment que la baisse des émissions, conforme avec les objectifs de l’Accord de Paris, réduirait les risques de voir un réchauffement sans précédent dans les 20 prochaines années. Selon eux, une action immédiate et forte apportera des avantages dans nos propres vies et pas seulement celles de nos enfants.