Une autre raison qui rend la saison des ouragans particulière cette année
Étant plus tranquille qu’à son habitude, l’édition 2025 de la saison des ouragans se démarque déjà parmi ses consœurs. Voilà qu’on peut ajouter un autre élément qui la rend spéciale : on dirait que les ouragans boudent plus le Québec! Explications.
Ouragan, typhon ou tempête de neige : faites votre choix
Certains coins du globe terrestre connaissent davantage les ouragans, d’autres sont plus familiers avec les typhons et il y a ces régions pour qui l’hiver rime avec « la pelle à neige est votre meilleure amie »! Spontanément, c’est à cette dernière catégorie qu’on associe le Québec. Néanmoins, durant sa période estivale la Belle Province a l’habitude de voir les systèmes tropicaux, ou leurs restes, remonter jusqu’à elle. Au cours des dernières années, plusieurs exemples peuvent témoigner de cette tendance. Même si notre mémoire tentait de les oublier, les noms – et les répercussions – des ouragans Beryl et Debby sont encore bien frais dans notre tête.

« L’an passé, ces deux tempêtes ont déversé d’importantes quantités de pluie, par endroits au Québec, menant à des fermetures de routes et de nombreuses inondations », rappelle Alexandra Giroux, météorologue. On se souvient aussi qu’au cours des dernières années Dorian et Fiona ont laissé leurs traces, surtout dans l’est de la province, notamment avec des vents destructeurs dépassant parfois les 100 km/h.
Une tendance en mouvement
Règle générale, quand on regarde les systèmes qui s’activent dans le bassin de l’Atlantique, on peut observer qu’ils ont tendance à remonter et à entraîner des conséquences davantage du côté du Canada que de l’Europe. Un voyage vers des destinations européennes est effectivement moins fréquent, statistiquement parlant pour les systèmes tropicaux, à raison d’environ 70 qui ont « vogué » jusqu’au Canada contre une trentaine vers l’Europe (entre 1990 et 2020).

Mais voilà qu’une tendance surprenante se détache, cette année… « Jusqu’à maintenant, aucun système en provenance des Tropiques n’a eu de conséquences importantes du côté du Québec. En revanche, l’Europe a été plus touchée, par exemple avec l’ouragan Gabrielle qui a fait des siennes dans des secteurs du sud du continent », note Alexandra Giroux.

À suivre pour Humberto et Imelda qui sont tous deux en cours et n’ont ainsi pas encore terminé leur course. Qui sait : ces ouragans auront peut-être davantage une envie de séjour en sol canadien?
Voyage, voyage
Cet élément inhabituel vient donc s’ajouter à cette saison des ouragans déjà plutôt atypique. L’année 2025 est assez calme jusqu’à maintenant dans le bassin atlantique, avec seulement quatre ouragans (Erin, Gabrielle, Humberto et Imelda) contre une moyenne de sept à la même période. Cependant, le nombre d’ouragans majeurs est le même que la normale, c’est-à-dire trois.

Malgré une année différente, en se fiant aux données enregistrées de 1990 à 2020, on peut tout de même en déduire que le Canada demeure une destination voyage prisée par les systèmes tropicaux!
Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue.
