Pour contrer un déséquilibre, l'atmosphère crée le vent

Le vent fait toujours partie intégrante d’un phénomène météorologique. Qu’il soit fort ou léger, il accompagne les dépressions, les tempêtes et les cyclones. Il est même l’élément principal d’une tornade. En fait, le vent existe pour combler un déséquilibre qui s’est créé dans l’atmosphère.

Le premier responsable du vent c’est le Soleil. Celui-ci réchauffe la Terre, mais de façon inégale. Il est faux de croire que le Soleil a une quelconque influence sur l’atmosphère. Il ne réchauffe que les surfaces opaques. Par exemple, lors d’une journée d’été ensoleillée, ce ne sont pas les fenêtres de votre maison qui se réchauffent, mais plutôt les objets à l’intérieur qui sont près des fenêtres, car ils sont opaques et votre fenêtre ne l’est pas. Sur Terre, ce réchauffement est inégal. Certaines surfaces absorbent plus les rayons du soleil que d’autres. Lors d’une journée ensoleillée et chaude, vous aurez l’impression que la température est plus élevée en marchant sur le trottoir que sur une surface gazonnée. Et vous avez raison. Le ciment n’absorbe qu’une petite partie du rayonnement solaire et réfléchit la majorité de celui-ci. Les surfaces gazonnées, quant à elles, en absorbent une plus grande quantité et n’en réfléchissent pas autant que le ciment. Il en va de même pour tous les types de surfaces qu’on retrouve sur Terre. L’eau des océans en absorbe une grande partie tandis que le sable du Sahara en absorbe très peu. C’est d'ailleurs pour cette raison qu’il fait très chaud le jour (50 °C) dans le désert et que les nuits sont plutôt fraîches (15 °C). Ceci est dû au fait que le sable n’a pas la capacité d'emmagasiner l’énergie solaire diurne.

Lorsqu’une surface se réchauffe, à cause du rayonnement solaire, elle réchauffe ensuite l’air qui se trouve juste au-dessus. Celui-ci va maintenant s'élever comme l’illustrent bien les montgolfières. Quand l’air se soulève à un endroit, la pression atmosphérique y baisse. Plus le soulèvement est important, plus la pression va chuter. On assiste alors à un déséquilibre de l’atmosphère. Des zones de basse pression côtoient des zones où la pression est plus élevée. Puisque l’atmosphère recherche toujours l’équilibre, l’air des zones de haute pression va s’écouler vers les zones de basse pression pour combler le vide laissé par le soulèvement de l’air. Cet écoulement, c’est le vent. Plus la différence de pression sera grande, plus les vents seront forts. De plus, si la distance entre deux zones de pression différentes est petite, l’écoulement se fera rapidement et donc les vents seront forts.

Au Québec, les vents dominants sont d’ouest. C’est pour cette raison que nos ancêtres bâtissaient leurs maisons avec un coin de celle-ci qui pointait vers l’ouest. De cette façon, les vents les plus communs ne frappaient pas leurs demeures sur une façade. Surtout que celles-ci étaient mal isolées. Si le vent en hiver frappe directement une façade de la maison, l’air froid peut facilement s’infiltrer à l’intérieur. Il est alors plus difficile de se chauffer.

La force des vents peut être influencée par le lieu où ils se produisent. Les gratte-ciel de certaines villes peuvent canaliser les vents et augmenter leur vitesse. Le sol offre une surface qui ralentit un peu les vents à cause de la friction. Au contraire, les vents ne sont pas ralentis en passant sur l’eau, car il y a moins de friction. C’est pour cette raison qu’on a toujours l’impression qu’il y a du vent au bord de la mer. Les rafales, quant à elles, sont causées par des obstacles qui se trouvent sur la route du vent. Lorsque le vent frappe un obstacle, il se crée un tourbillon en aval de l’obstacle perturbant le flot continu de l’air. On a alors des moments où la vitesse du vent fluctue.

Quelques vents célèbres

Le chinook Le chinook est un vent chaud qui dévale les pentes des Rocheuses vers l’Alberta. Le terme chinook est une appellation locale du terme général « vent de foehn ». Lorsque l’air humide se déplace en altitude à cause des flancs d’une montagne, il déverse ses précipitations au fur et à mesure qu’il se déplace vers le haut. Au sommet de la montagne, l'air, maintenant sec, entreprend sa descente de l’autre côté de la montagne. Mais puisqu’il est sec, il va se réchauffer deux fois plus qu’il ne s’est refroidi. Si l’air s’est refroidi de 10 °C lors de sa course vers le sommet, il se réchauffera de 20 °C en redescendant. Le mot chinook illustre très bien ce réchauffement. Issu de la culture des Premières Nations, le mot veut dire « mangeur de neige », car lorsqu’il souffle, la neige fond du côté albertain des Rocheuses à cause de la chaleur qu’il apporte. En janvier 1972, au Montana, le chinook fait monter le mercure de 57 °C en seulement 24 heures. C’est le record de tous les temps pour un chinook alors que le thermomètre est passé de -48 °C à 9 °C.

Le mistral Ce vent froid et sec longe la vallée du Rhône pour terminer sa course sur la Côte d’Azur, en France. Grâce à lui, le ciel se dégage complètement. Lors d’épisode de mistral très intense, celui-ci peut être ressenti jusqu’en Corse et en Sardaigne. Il n’est pas rare qu’il souffle à plus de 100 km/h. Il est le résultat de l’interaction entre un anticyclone sur l’Atlantique et d’une dépression sur le nord de l’Europe. Ceci a pour effet de drainer de l’air froid vers le sud de la France.

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Le sirocco Ce vent souffle de l’Afrique du Nord vers la mer Méditerranée. Il transporte l’air chaud et sec du Sahara. Il est aussi responsable des épisodes de poussière du Sahara qui recouvre parfois certaines portions de l’Europe. Encore là, il est le résultat des effets combinés d’une dépression et d’un anticyclone. Il dégrade grandement la qualité de l’air à cause des poussières de sable qu’il transporte. Ce vent apporte de l’air tellement sec qu’il augmente les risques de feux de végétation.

Le vent de Santa Ana Là aussi, il s’agit d’un phénomène qui transporte de l’air chaud. Il se produit fréquemment en automne et au début de l’hiver dans le sud de la Californie. Ce vent chaud et sec prend naissance dans la région désertique du centre de l'État. Puis, il glisse vers la côte Pacifique. Ce vent, transportant de l’air très sec, est souvent la cause du développement de la propagation de feux de végétation. Il a cependant une utilité. Il est responsable du brassage de l’océan. Ce faisant, les nutriments qui se sont déposés au fond remontent à la surface au plus grand plaisir de la faune aquatique.