Fiona, Debby : le Québec vulnérable aux restes d’ouragans
Même si les ouragans ne frappent jamais directement le Québec, leurs restes peuvent nous causer bien des soucis.
Les ouragans, des tempêtes du sud
Vous connaissez bien les ouragans et les typhons. Ces tempêtes dévastatrices se forment au-dessus des eaux chaudes des océans et causent souvent des dommages considérables chez nos voisins du sud. Mais connaissez-vous les conditions nécessaires à leur formation?

Les ingrédients pour former un système tropical
Pour qu’un système tropical se développe, quatre conditions doivent être réunies :
Il faut que l’eau soit assez chaude, d’une température de 26,5°C ou plus sur au moins 50 mètres de profondeur;
Il faut aussi une chaleur et une humidité ambiante assez élevées pour alimenter la tempête;
Il faut une zone de dépression déjà présente pour lancer le processus ;
Puis il faut un faible cisaillement des vents, pour que la tempête puisse se développer.

Qu’est-ce qu’un système tropical et pourquoi le Québec est-il épargné?
Heureusement pour nous, en se dirigeant vers le nord, les ouragans perdent de leur force en raison des eaux qui sont trop froides. C’est ce qui nous protège du pire, d’une certaine façon. La tempête ne pouvant plus puiser d’énergie dans les eaux chaudes, son cœur se refroidit et elle perd de la vigueur.
Toutefois, même si à nos latitudes l’eau est trop froide pour maintenir un ouragan et que le système semble s’affaiblir, certaines tempêtes post-tropicales hybrides nous apportent tout de même des conditions météorologiques impressionnantes en s’alimentant du contraste des masses d’air chaudes et froides.C’est ce qui est arrivé à Fiona en 2022.

Fiona : de vent et d’électricité
Les 24 et 25 septembre 2022, l’ouragan Fiona a frappé l’est du Canada et a fait sentir ses restes au Québec. Aux Îles-de-la-Madeleine, des rafales ont atteint 132 km/h, tandis que la Nouvelle-Écosse a connu des rafales allant jusqu’à 179 km/h.
La tempête a provoqué 416 000 pannes d’électricité en Nouvelle-Écosse et privé 95 % de l’Île-du-Prince-Édouard de courant. La pluie a également été abondante, avec jusqu’à 151 mm en Nouvelle-Écosse et 97 mm aux Îles-de-la-Madeleine, causant d’importants dégâts par endroits.

Debby : pluie record et routes coupées
Une autre tempête post-tropicale a frappé le Québec le 9 août 2024, avec des précipitations exceptionnelles. Il s’agit de Debby, qui a apporté plus de 158 mm dans le Grand-Montréal et plus de 220 mm à Lanoraie, ville située au nord-est de la métropole.
Il s'agit de la journée la plus pluvieuses depuis le début des relevés pour la région métropolitaine. Pendant le pic des précipitations diluviennes, certaines zones ont reçu jusqu’à 60 mm en 1 h sur l’ouest de Montréal, Laval et la Montérégie. Les conséquences : inondations, débordements de cours d’eau, routes coupées et plus de 470 000 foyers privés d’électricité en raison des forts vents. La Macaza, dans les Hautes-Laurentides, a même déclaré l’état d’urgence.

D'autres tempêtes mémorables
Le Québec a déjà été touché par les restes d'autres ouragans historiques, comme Irène, Sandy, Katrina et Noel qui ont laissé pluie, vent et pannes d'électricité derrière eux. Ces événements rappellent que même après avoir perdu leurs caractéristiques tropicales, ces systèmes venus du sud peuvent tout de même frapper avec une force importante.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.

