Le transport de courant à haute tension contre les catastrophes climatiques

La vague de froid historique et les graves pannes de courant qu'a connu le Texas en février ont montré la fragilité des réseaux de transmission électrique face aux épisodes de météo extrême. Pourtant, il existe des solutions.


Le transport de l’électricité sur de longues distances est une solution qui permettrait aux zones frappées par des épisodes météorologiques extrêmes d'être alimentées par l'énergétique excédentaire de régions épargnées. Si un tel réseau avait existé au Texas, ils auraient pu profiter d'un excédent d’électricité produit en Californie où les températures étaient plus clémentes. Construire de nouvelles lignes interrégionales à haute tension permettrait donc d'avoir une solution de rechange en cas de paralysie du réseau électrique provoquée par les effets dévastateurs du changement climatique.

Une autre solution serait d'ériger des pylônes plus résistants ou d'enfouir les lignes à haut voltage sous terre. En effet, les lignes à haute tension placées en hauteur sont trop exposées aux événements climatiques extrêmes comme les tempêtes de verglas par exemple.

D'un océan à l'autre : favoriser les énergies renouvelables avec un réseau électrique étendu

Un réseau électrique plus étendu et une plus grande capacité de transmission permettraient de faciliter le recours à des sources d’énergies renouvelables, ce qui, au final, favoriserait aussi une baisse du coût de l’électricité.

Au cours de travaux réalisés par les universités de Calgary, de Régina et d'Ottawa, des chercheurs ont étudié le rôle que le transport électrique pourrait jouer sur la réduction des émissions de gaz à effets de serre du secteur de l’électricité au Canada. Il a été retenu que les coûts liés à la réduction des gaz à effet de serre baissent lorsque de nouvelles lignes interprovinciales sont construites ou que les lignes existantes sont renforcées. La valeur ajoutée vient de la capacité de raccorder la production d’énergie solaire et éolienne à un système flexible et carboneutre permettant la production d’électricité sur demande.

Jessie Francoeur

Crédit photo : Jessie Francoeur

Utiliser la topographie et la météo des provinces canadiennes

L’Alberta et la Saskatchewan disposent d’une topographie idéale pour y ériger des fermes solaires et éoliennes à faible coût. Un transport électrique amélioré leur permettrait donc de produire plus d’énergie renouvelable pour l'acheminer dans des provinces éloignées comme le Québec ou l'Ontario. Et les Prairies pourraient elles-mêmes se reposer sur de l’électricité d’appoint en provenance de la Colombie-Britannique et du Manitoba au cas où leurs conditions météorologiques ne suffiraient plus à leur fournir une énergie solaire ou éolienne suffisante. Il a même été établi que des échanges accrus d’électricité entre la Colombie-Britannique et l’Alberta pourraient faire économiser des milliards de dollars chaque année sur le coût de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En somme, toutes les provinces du Canada pourraient profiter de ces échanges à condition de créer les infrastructures électriques nécessaires.


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