Chaleur dangereuse pour la santé : le maïs en cause

Un dôme de chaleur sévit actuellement sur le sud des États-Unis. Le Midwest est particulièrement touché, et les immenses champs de maïs empirent la situation. Explications.


Ressenti de 53

Une vague de chaleur intense balaie actuellement une grande partie du centre et de l’est des États‑Unis. Portée par un dôme de chaleur, elle entraîne des températures extrêmes pouvant dépasser les 38 °C. Mais c'est l'humidité atmosphérique qui rend cette chaleur insupportable. Et dans la région du Midwest, elle est amplifiée par ... les champs de maïs. Cette forte humidité a fait grimper l'indice de chaleur (la version états-unienne du facteur humidex, ou le ressenti), jusqu’à 47 °C. On a même observé un indice de chaleur de 53 °C au Missouri. À ce niveau, l'air semble irrespirable.

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Un phénomène peu connu

Mais qu'est-ce que le maïs vient faire là-dedans? Le terme « corn sweat », traduit littéralement par "sueur de maïs", désigne la quantité de vapeur d’eau émise quotidiennement par les plants de maïs en été. C’est le résultat de l’évapotranspiration, associant la transpiration des feuilles (par les stomates) et l’évaporation directe du sol humide. Actuellement, un kilomètre carré de plants de maïs libère jusqu'à 3 millions de litres d'eau par jour. Tous les végétaux produisent de la vapeur d'eau, mais à titre d'exemple, un kilomètre carré de maïs en produit 40 fois plus que la même surface d'une forêt de chênes.

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Chaleur lourde

L’eau émise augmente fortement le point de rosée, donnant à l’air un caractère tropical. On a observé des points de rosée qui dépassaient le 30 °C en début de semaine dans le Midwest. Ce niveau d’humidité empêche la transpiration corporelle d’être efficace, limitant la capacité du corps à évacuer la chaleur et augmentant les risques de coup de chaleur, d’épuisement ou de choc thermique, particulièrement pour les personnes vulnérables et les travailleurs d’extérieur.

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Le rôle aggravant du « dôme de chaleur »

Ce dôme de haute pression bloque les masses d’air, amplifie l’effet solaire et maintient une atmosphère stagnante. Il canalise l’air chaud et humide provenant du golfe du Mexique et de l’Atlantique, ajoutant une couche supplémentaire d’humidité à celle produite par le maïs. Résultat : une chaleur persistante jour et nuit, sans réelle accalmie nocturne. Cette absence de rafraîchissement nocturne augmente encore le stress thermique.

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