Un printemps à l'image de l'hiver au Québec?

Est-qu'un hiver doux garantit un printemps doux? Réjean Ouimet répond à la question.


Régime de douceur

Lorsque l'hiver est particulièrement doux et qu'il y a peu de poussées de froid, est-ce qu'on peut s'attendre à un printemps qui suit la même tendance? Réjean Ouimet a répertorié les saisons hivernales qui correspondent à ce critère depuis les 30 dernières années. De nombreux cas confirment que, lorsque la locomotive de la douceur est en marche, elle est bien lancée.

« On a connu 16 hivers doux au terme desquels le printemps a poursuivi la même lancée, explique Réjean Ouimet, météorologue. À savoir des printemps anormalement doux à 11 reprises contre 5 où il a été froid. Et dans la même proportion, 12 hivers ont ouvert la porte à un printemps hâtif. Puis, à quatre reprises seulement, le printemps s'est fait attendre. Rappelons que la cassure vers le printemps arrive habituellement autour du 19 mars à Montréal , et du 26 mars à Québec.

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Un renversement étonnant

Fait inusité : forcer la note ne garantit pas que la suite sera aussi heureuse. En analysant les hivers les plus doux que le Québec a connus en 80 ans, l'on constate que le froid peut prendre une revanche. Toutefois, il y a une bonne nouvelle.

« Quand on prend les hivers les plus doux jamais connus, on retrouve une constante : le printemps en profite pour s’installer plus rapidement que de coutume, insiste Réjean Ouimet. Toutefois, on a une chance sur deux seulement de connaître un printemps chaud. Les rechutes sont donc possibles durant la saison. Un cas à souligner : en 2010, suite au dixième hiver le plus doux en 80 ans, Montréal va vivre son printemps le plus chaud jamais observé. »

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Doux partout

Si l'on exclut Montréal de l'équation, la situation devient particulièrement favorable aux autres régions du Québec. Selon notre expert, cela s'explique par le fait qu'un phénomène offre une certaine résistance aux incursions de froid polaire. Un anticyclone favorise un apport d'air plus doux et exerce une plus grande influence sur ces régions.

« Ailleurs en région, en insistant sur la chaleur, suite aux cinq hivers les plus doux, les printemps ont été presque tous marqués par du temps plus doux, poursuit Réjean Ouimet. Lors de tels hivers, la crête au sud-est tient tête au vortex. Il est logique de penser qu’au printemps, puisque le vortex s’affaiblit et se retire au nord, la crête va prendre la place et maintenir le régime de douceur. Cette situation favorise une plus grande partie du territoire. »

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