Tempêtes d’automne : une menace à ne pas sous-estimer
Quand on pense au mot tempête, ici au Québec, une image nous vient souvent en tête : beaucoup, beaucoup de neige… et beaucoup, beaucoup d’heures à pelleter cette neige. Pourtant, un autre type de tempête peut se manifester fortement dans la Belle Province. Voici pourquoi il ne faut pas sous-estimer les tempêtes automnales.
Les restes de la chaleur
Premièrement, il y a trois types de tempêtes en automne. Certaines perturbations sont marquées par des vents violents et accompagnées d’orages provoqués par le passage de vigoureux fronts froids. Ensuite, il y a des dépressions riches en humidité qui amènent des pluies torrentielles et qui se mêlent généralement à de forts vents. Puis, dès novembre la neige entre en scène, augmentant les dommages causés par ces tempêtes de vent.
Au cours de l’automne, le Québec connaît en moyenne un peu plus de sept tempêtes de vent, des rafales qui dépassent parfois les 90 km/h. Et non, ces vents ne sont pas nécessairement des « vents froids d’automne ». Ils peuvent encore souffler une certaine chaleur. « En automne, au sud on a encore de l’air chaud et humide, ce vestige de l’été, qui peut nous revisiter de temps à autre », explique Kevin Cloutier, météorologue.

Quand le froid veut débarquer…
Il ne faut pas oublier qu’en automne, le climat transitionne de l’été à l’hiver, ce qui ouvre la porte aux variations de température rapides. Donc oui, la chaleur de l’été ne veut pas se faire oublier rapidement, mais le froid est aussi prêt à s’installer. Quand le vortex polaire se bâtit en Arctique, une partie de cet air froid peut s’échapper et s’écouler jusqu’au Québec.

Le résultat? Un réel combat de masses d’air, ni plus ni moins!
Des souvenirs marquants
« En automne, l’atmosphère se livre à un véritable match de boxe où les masses d’air s’affrontent! Quand les deux masses d’air, le froid et le chaud, se rencontrent, c’est là que ça se corse… Le courant-jet s’active et c’est ce contraste atmosphérique qui peut générer de solides tempêtes », ajoute Kevin Cloutier.

Une des pires tempêtes d’automne à ce jour, c’est celle d’Halloween 2019. Du 31 octobre au 1er novembre, un impressionnant système a déversé de 50 à 100 mm de pluie par endroits au Québec. Des rafales soutenues de plus de 100 km/h étaient aussi au programme et ce pendant plusieurs heures. Peut-être faites-vous partie des nombreuses personnes qui ont vu leur abri d’auto temporaire partir au vent à l’Halloween 2019. Mais le bilan est beaucoup plus lourd que des abris d’auto endommagés… « Près d’un million de foyers ont été privés d’électricité, des viaducs ont été inondés et des rivières sont sorties de leur lit. Malheureusement, cinq décès ont également été rapportés », se souvient le météorologue.
En résumé : la tempête d’automne n’est jamais à prendre à la légère, vents légers ou pas. Cette bataille que se livrent le chaud et le froid peut vraiment, dans certains cas, dégénérer et entraîner d’importants dommages.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.
