Octobre : quand les feuilles deviennent un piège
C'est fréquent en été, c'est plutôt exceptionnel en octobre : une interdiction de faire des feux à ciel ouvert en forêt est en vigueur dans plusieurs régions du Québec. Explications.
Exceptionnel en octobre
L'automne est habituellement synonyme de fraîcheur et de couleurs au Québec. Mais cet automne n'est vraiment pas comme les autres. La chaleur, et surtout la rareté de la pluie en font des conditions météo qui maintiennent des risques bien réels pour nos forêts. Face à un danger accru d’incendies, la SOPFEU a annoncé l’interdiction des feux à ciel ouvert dans plusieurs régions de la province. Il s'agit de l'Abitibi-Témiscamingue, l'Outaouais, les Laurentides, Lanaudière ainsi que certains secteurs de la Montérégie.

Des conditions propices aux incendies
Malgré les nuits plus longues, le cocktail météo actuel favorise l’assèchement de la végétation. Un déficit de pluie persistant dans certaines régions, combiné à des températures au-dessus des normales et à des épisodes venteux, crée un terrain hautement inflammable. Val-d'Or a reçu 70% moins de pluie que la moyenne durant le mois de septembre. La situation est semblable dans la région de Montréal. En fait, la ville qui a reçu le plus de pluie en septembre est Sherbrooke, et là encore, on observe un déficit de plus de 40%.

Les feuilles tombées, souvent bien sèches, constituent un combustible idéal. Résultat : le moindre feu de camp, brûlage de branches ou même étincelle peut se transformer en départ de feu incontrôlable. Le risque de feu est d'ailleurs jugé extrême par la SOPFEU Dans tout le sud-ouest de la province, soit les Laurentides, Lanaudière, l'Outaouais et l'Abitibi-Témiscamingue. Le risque est considéré comme étant très élevé en Mauricie, en Montérégie et en Jamésie.
Pourquoi une interdiction?
Cette interdiction a pour objectif de limiter les risques d’incendies de forêt et de protéger :
La sécurité publique : les feux de broussailles peuvent se propager rapidement vers les habitations.
Les milieux naturels : les forêts, en période de sécheresse, sont extrêmement vulnérables.
Les ressources d’urgence : éviter de mobiliser inutilement les pompiers et les équipes de la SOPFEU alors que chaque intervention coûte cher et demande beaucoup de moyens.

Le rôle de chacun
La population est appelée à la vigilance. Cela signifie :
Pas de feux de camp ni de brûlage de déchets verts.
Prendre garde aux étincelles lors de l’utilisation d’outils ou de véhicules en forêt.
Respecter les consignes locales, qui peuvent varier selon l’évolution des conditions météo.

À surveiller dans les prochains jours
Les indices de danger de feu resteront élevés tant que la pluie ne viendra pas humidifier les sols et la végétation. Et pour l'instant, on ne prévoit aucune pluie dans les secteurs à risque d'ici la fin du week-end, mis à part la Jamésie qui pourrait recevoir quelques précipitations. On prévoit un peu de pluie dimanche en Gaspésie et sur la Côte-Nord, mais le risque de feu est modéré dans ces régions. D’ici là, les autorités rappellent que chaque geste compte pour réduire les risques.
Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue.
