Voici pourquoi la saison des couleurs est en avance
Partout au Québec, les couleurs d’automne s’installent déjà et certains arbres ont même perdu toutes leurs feuilles. Un duo de facteurs explique pourquoi la saison est si hâtive et pourquoi elle devrait tout de même être magnifique.
Le moteur des couleurs
« Le déclencheur principal du changement de couleur n’est pas la température, mais la diminution de la longueur du jour », rappelle David Wees, agronome et enseignant en horticulture au Campus Macdonald de l’Université McGill. « Ce facteur-là ne change pas : en septembre-octobre, les jours raccourcissent au même rythme chaque année. »

L’ensoleillement exceptionnel des dernières semaines a toutefois stimulé la production de pigments. « Le fort ensoleillement stimule les caroténoïdes (jaunes et orangés) et, quand les journées sont chaudes et les nuits fraîches avec peu de pluie, surtout en fin de saison, on fabrique davantage d’anthocyanines : c’est ce qui donne des rouges très vifs », explique-t-il.

La sécheresse, un accélérateur
La sécheresse est toutefois le revers de la médaille d’une fin d’été et d’un début d’automne chaud et ensoleillé. « Un stress hydrique prolongé peut réduire la production de pigments et hâter la chute des feuilles », note David Wees. « Le résultat plausible cette année est qu’on verra des couleurs vives, mais un peu plus tôt que d’habitude. »

Le constat est net. « On a connu un déficit de précipitations important presque partout en province », indique Nicolas Lessard, météorologue à MétéoMédia. « On voit que la saison des couleurs est bien amorcée et on est déjà à l’apogée dans certains secteurs, comme Mont-Laurier et le parc du Massif-du-Sud. »

« Donc oui, on a des couleurs vibrantes et variées avec du soleil abondant, mais on a un stress hydrique trop important, ce qui fait que cette année, on a une saison des couleurs hâtive. »
À quoi s’attendre d’ici l’Action de grâce?
Dans le sud du Québec, l’apogée survient habituellement autour de l’Action de grâce. Cette année, elle pourrait se manifester plus tôt. « On peut s’attendre à une intensité de couleurs proche de la normale, mais une saison plus hâtive, d’une à deux semaines plus tôt que d’ordinaire », résume David Wees.

En somme, si vous attendiez le week-end idéal pour une sortie photo, mieux vaut ne pas trop tarder.