Quand janvier est doux, février sera...

Réjean Ouimet répond à la question de l'heure : de quoi février sera-t-il fait? Analyse.


Février plus doux

En considérant que le déclin de l'hiver s'amorce vers la mi-février, l'on comprend que janvier est naturellement le plus froid des deux mois. Le cœur de l'hiver débute le 6 janvier et se termine à la Saint-Valentin. Quand janvier est doux, dans quelle mesure la tendance se maintient-elle par la suite? Pour répondre à la question, notre expert examine la situation qui prévaut depuis les années 1940.

« Les mois de janvier et février se partagent le cœur de l’hiver, explique Réjean Ouimet, météorologue. C’est pourquoi on y observe les plus petits écarts de températures moyennes entre deux mois successifs de toute l’année. Février est 1,3 degré moins froid que janvier. Dans ces deux cas, le froid fait partie de leur paysage météo. Il arrive que la situation déraille et que la douceur se mette de la partie. Est-ce que le copinage entre les deux mois continue de fonctionner à l’envers aussi ? La réponse est claire : la douceur peut se prolonger en février. »

FEV TEMP (1)

Si janvier est doux...

Pour qualifier janvier de doux, il faut observer une moyenne des températures plus élevées que la normale, jusqu'à trois degrés supérieurs. Dans un tel scénario, la suite n'est pas une affaire classée. De fait, l'hiver peut reprendre du galon. Comme si le premier mois de l'année devenait une erreur de parcours. Le froid reprend ces droits.

« La douceur est plus facilement palpable dans le sud du Québec, on a donc utilisé les données historiques de Montréal aux fins de cette étude, affirme Réjean Ouimet. Par exemple, à la suite d’un mois de janvier qui est au-dessus de la normale, février est doux une fois sur deux. On a ici un match nul. Tout reste possible. »

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Si janvier est très doux...

Comme c'est le cas cette année, janvier peut être vraiment très doux. Pour qualifier le mois le plus froid de l'année ainsi, il faut que l'anomalie atteigne ou dépasse trois degrés. Dans ce cas, une tendance forte est observée.

« Quand janvier est très doux, avec trois degrés au-dessus de la normale, février l'est aussi dans la majorité des cas, déclare Réjean Ouimet. On retient 14 cas. Parmi ceux-ci, neuf mois de février ont été au-dessus de la normale au chapitre des températures. On a donc deux années sur trois où la tendance se maintient, quoiqu’avec moins d’ampleur : un ou deux degrés au-dessus de la normale. »

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.


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