Le froid hivernal au Québec : deux façons de souffrir
Nouvelle réalité du froid en hiver au Québec : un monstre à deux têtes.
La personnalité glaciale
Au Québec, deux types de froid existent en hiver : le glacial et le pénétrant. Comment est-il possible de les distinguer? En premier lieu, lorsqu'un anticyclone se positionne sur le Québec, l'air devient sec. Par conséquent, le temps est souvent dégagé et le soleil contribue à adoucir un peu les effets des températures glaciales.
« Ce type de froid est caractérisé par des températures minimums entre -20 °C et -30 °C, estime Réjean Ouimet, météorologue. Ce qui représente un décrochage de 5 °C par rapport aux températures habituelles en hiver. On atteint souvent le seuil de tolérance des meilleurs vêtements. Ceci va concerner surtout la période de la nuit et du petit matin en termes de froid intolérable. »
L'aspect pénétrant
L’autre forme que prend le froid déplaisant l’hiver est celle que l’on peut qualifier de pénétrante. Dans ce cas précis, il n'agit pas seul. Le visage de nos hivers change et cette variante deviendrait peut-être la norme. Notons également que les séquences de froid de cette nature mettent en scène un écart réduit entre les maximums et les minimums avec la présence de nuages.
« Cette variante est observée beaucoup plus fréquemment ces derniers mois de janvier que la forme glaciale, précise Réjean Ouimet. On est alors aux prises avec une situation d’entre-deux. Une dépression qui s’accroche et un anticyclone froid qui tente de s'immiscer. Deux grandes conséquences en découlent et donnent le ton à ce type de froid. Le vent reste présent, ce qui se traduit par des valeurs de ressenti de 10 à 15 sous la température.
Écart différent
Un froid vif ou un froid qui transperce les vêtements, lequel préférez-vous? Pour plusieurs, la réponse risque d'être « ni l'un ni l'autre ». Du reste, la version pénétrante peut devenir plus difficile à supporter en raison de la présence d'humidité. Même si le mercure a moins tendance à chuter de façon vertigineuse pour s'éloigner des maximums de jour, la sensation ressentie est souvent désagréable.
Plus ou moins froid
Si le froid glacial a moins tendance à se manifester durant nos hivers récents, nous devons composer avec l'autre aspect qui s'avère encore plus désagréable. De plus, le contexte atmosphérique associé au froid pénétrant affecte la luminosité, ce qui contribue davantage à le rendre difficile à supporter.
« Comme cet air est froid, il devient facilement saturé en humidité, explique Réjean Ouimet. On peut voir alors une petite neige fatigante, ce qui a pour conséquence de maintenir un niveau d’humidité élevé. Par conséquent, ceci accentue la sensation de froid et lui confère son côté pénétrant. On connaît l’expression : ce n'est pas le froid, c’est l’humidité! »
Avec la collaboration de Bertin Ossonon et Réjean Ouimet, météorologues.
