La Niña pourrait jouer un rôle inattendu d'ici la fin de l'automne
On ne l'attendait pas, mais la Niña pourrait venir un peu mêler les cartes vers la fin de l'année 2025.
Le Pacifique en transition
L’année 2025 a vu s’estomper progressivement l’épisode El Niño qui a marqué la fin de 2023 et le début de 2024. Depuis, les eaux de surface dans le Pacifique équatorial sont revenues à des températures près de la normale, un état que les météorologues appellent ENSO-Neutre (c’est-à-dire l’absence d’El Niño ou de La Niña). Mais cette accalmie pourrait être de courte durée. Selon les plus récents bulletins du Centre américain de prévision climatique (CPC), il y a maintenant 50 % de chances que La Niña fasse un retour rapide dès l’automne 2025, avec une influence possible jusqu’à l’hiver, avant un retour probable à la neutralité en 2026.

Bon à savoir
La Niña est la phase froide du phénomène ENSO (El Niño – Southern Oscillation). Elle se caractérise par :
Des températures plus froides que la normale à la surface de l’océan Pacifique équatorial, principalement au large du Pérou et de l’Équateur.
Un renforcement des alizés, ces vents tropicaux soufflant d’est en ouest.
Une modification des régimes atmosphériques mondiaux, influençant les précipitations, les températures et même l’activité cyclonique à l’échelle planétaire.

Quels effets pour le Canada ?
Même si le phénomène prend naissance dans le Pacifique, ses effets se font sentir jusqu’au Canada. Les températures pourraient être plus froides que la normale dans l'ouest du pays l'automne prochain. Les tempêtes automnales pourraient être plus nombreuses en Colombie-Britannique. Les conditions neutre qui demeurent dominantes pour l'instant réduisent le cisaillement des vents, ce qui favorise la formation et l’intensification des cyclones tropicaux. On pourrait donc voir plus de tempêtes, voire d'ouragans dans l'Atlantique, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les provinces de l’Est.

Hiver 2025–2026
Les conditions qu'amènent la Niña favorisent la formation d'un creux bien développé en provenance du Pacifique. L'hiver pourrait ainsi être plus froid que la normale dans l’ouest du pays, avec davantage de chutes de neige. Pour le sud de l'Ontario et le Québec, la neige pourrait aussi être au rendez-vous plus souvent que la moyenne. Par exemple : lors de La Niña de 2017–2018, Montréal avait connu un mois de janvier exceptionnellement neigeux, et plusieurs provinces avaient connu un hiver long et rigoureux.
Bref mais non sans impact
Contrairement à certains épisodes de La Niña qui peuvent durer plus d’un an, celui qui se profile serait de courte durée, selon les projections actuelles. Mais même un épisode bref, s’il coïncide avec les mois critiques de l’hiver, peut moduler le climat saisonnier.

Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.*
