Il y a quelque chose de spécial avec la chaleur en 2025

L’été 2025 se distingue nettement des précédents par ses chaleurs extrêmes qui se manifestent différemment, sous forme de bouffées brèves et intenses… qui disparaissent presque aussi vite.


Des chaleurs exceptionnelles sans canicule

Contrairement aux longues canicules, cet été est marqué par des épisodes de chaleur spontanés et isolés qui ne durent souvent que deux ou trois jours. Et pourtant, les températures atteignent des sommets étonnants malgré cette brièveté.

Prenons l’exemple de Montréal. Atteindre 34 °C et plus lors d’une vague de chaleur est chose courante, « car l’air stagnant s’accumule et s’échauffe sur plusieurs jours », explique le météorologue Réjean Ouimet. Mais enregistrer de telles températures lors d’un épisode de moins de 3 jours? C’est beaucoup plus rare.

Une poussée remarquable en juin

Déjà en juin, on a vécu une vague de chaleur de quelques jours qui a permis d’établir un nouveau record mensuel de 35,6 °C à Montréal le 24 juin. « Une telle intensité sur une courte vague, surtout aussi tôt en saison, est remarquable », selon Réjean Ouimet.

En juillet, les données historiques montrent que sur les 15 journées où il a fait plus de 34 °C, c’est arrivé seulement deux fois en dehors d’une vague de chaleur (au moins 3 jours de suite), soit en 1964 et cette année.

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En août, il a fait plus de 34 °C à 16 reprises, mais jamais en dehors d’une poussée de chaleur d’au moins trois jours.

Chaleur « coup de poing » : forte intensité, faible durée

La sévérité d’une vague de chaleur dépend de deux choses : son intensité et sa durée. En combinant les deux, on obtient un indice qui permet de les comparer d’une année à l’autre.

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On peut observer que la vague de juin 2025 était intense, mais bien moins longue, donc son indice de sévérité est deux à trois fois moindre que celui des canicules de 2018 ou 2001, respectivement.

Une configuration atmosphérique différente

Ces chaleurs éclairs s’expliquent par une configuration différente du modèle classique. Habituellement, une crête (masse d’air chaud) bien établie dans le sud-est du continent nord-américain fait monter vers le nord de l’air torride sur plusieurs jours.

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En 2025, c’est plutôt un phénomène d’échappées ponctuelles de chaleur depuis le sud-ouest du continent — « un peu comme une vague qui vient mourir sur le sud du Québec », illustre Réjean Ouimet.

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Résultat : une durée courte, des secteurs touchés restreints, et souvent une météo active (nuages, orages, vent) qui modère les effets indésirables d’une chaleur prolongée.

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« Autant de qualités (ou défauts, c'est selon) que l'on peut apprécier (ou pas) venant avec le type d'été particulier que l'on vit. »

Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue

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