
Septembre ou « sec-tembre » : prélude à un automne désertique?
Un mois de septembre largement ensoleillé, avare de pluie et plus doux que la normale est sur le point de se refermer au Québec. Reste à voir si ce « sec-tembre » donnera le ton au reste de l’automne… ou si octobre changera la donne.
En bref :
Mois doux et très ensoleillé, journées chaudes avec des nuits souvent près des normales;
Pluies rarissimes : 30 à 50 % de la normale de précipitations;
Septembre sec n'assure pas un automne sec.
Un mois doux, surtout le jour
Le mois se termine 0,5 à 1,5 °C au-dessus des normales sur une grande partie de la province. L’excédent provient surtout des maximums : les minimums nocturnes, eux, ont souvent flirté avec la normale, voire sont passés un peu sous celle-ci par endroits. « Une telle disparité s’explique par le temps anormalement sec observé au cours du mois », indique le météorologue Réjean Ouimet.

Soleil généreux, pluies rares
Le mois de septembre 2025 a été exceptionnellement lumineux. À Montréal, Québec, Ottawa-Gatineau et Sept-Îles, entre autres, l’ensoleillement projeté pour l’ensemble du mois dépasse la normale de plusieurs dizaines d’heures.

Cela a également eu pour effet de faire grimper bien au-delà des moyennes mensuelles le nombre de journées au-dessus de 20 °C à l’échelle de la province. « Même s’il décline par rapport à l’été, le soleil de septembre garde un bon potentiel énergétique et pousse les maximums », souligne Réjean Ouimet.

Parallèlement à cela, on n’a reçu que 30 à 50 % des pluies habituelles de septembre sur l’ensemble des secteurs. « Le nombre de jours de pluie est beaucoup plus faible qu’en temps normal, explique Réjean Ouimet. Les orages ont été discrets, tout comme les systèmes tropicaux qui sont restés au large. »

Quand septembre donne le ton… ou pas
Depuis 1941, 45 mois de septembre ont été plus secs que la normale à Montréal – nombre auquel s’ajoute maintenant 2025. L’histoire météorologique offre alors deux trajectoires :
Un mois de septembre sec qui mène à des mois d’octobre et de novembre secs : une situation observée 18 fois depuis 1941. Fait à noter : les automnes secs (les trois mois sous la normale) étaient deux fois plus fréquents avant 1990 que depuis.

Un mois de septembre sec qui mène à un mois d’octobre pluvieux : on a 19 occurrences. Même dans ce scénario, l’automne dans son ensemble n’a été au-dessus des normales de pluie que 9 fois sur 19 : un octobre mouillé ne renverse pas toujours la tendance.

À titre de repère, l’automne le plus sec à Montréal remonte à 1956 (septembre : 47,9 mm). Avec environ 33 mm en septembre 2025 à Montréal, « les paris sont ouverts pour la course au record », selon Réjean Ouimet.
À quoi s’attendre pour la suite?
L’automne est volatil : des cassures de régime peuvent survenir rapidement et changer la donne. « Battre le record de l’automne le plus sec, c’est une commande costaude : la saison des cassures peut tout faire basculer en quelques systèmes », prévient Réjean Ouimet. Notre aperçu d’octobre, qui paraîtra sous peu, devrait jeter un éclairage sur le scénario météo à venir au cours des prochaines semaines.